Investir en actions : vers de nouveaux sommets en 2024 ?

Asset Management - Ce vendredi 22 décembre, l'Autorité des marchés financiers publie son Baromètre 2023 de l'épargne et de l'investissement. D'après cette étude, les Français s'intéressent de plus en plus aux actions. Faut-il miser sur ce type de placement en 2024 ? Le point avec Le Courrier Financier.

Un Français sur trois (32 %) s’intéresse aux placements en actions. C’est 7 points de plus qu’en 2022, d’après l’Autorité des marchés financiers (AMF). Ce vendredi 22 décembre, le régulateur publie son Baromètre 2023 de l’épargne et de l’investissement. Dans cette 7e édition, l’AMF interroge près de 2 400 Français majeurs (méthode des quotas) sur leurs préférences en matière de placements. L’étude révèle un rebond des intentions d’investissement en actions en 2024, surtout chez les plus jeunes. Au cours des 12 prochains mois, plus d’un Français sur quatre (27 %) envisage d’investir en actions (42 % chez les moins de 35 ans).

Cette volonté d’investir reflète une meilleure familiarité avec les actions. En 2023, un peu plus d’un Français sur quatre (28 %) déclare avoir confiance dans les placements en actions — contre un Français sur cinq (21 %) l’année dernière. Les Français se montrent aussi sereins en ce qui concerne les performances à venir. En 2023, quatre Français sur dix (43 % contre 37 % l’année précédente) estiment que les placements en actions seront rentables dans les cinq prochaines années. Leur appétence au risque augmente. Plus d’un Français sur deux (56 %) est aujourd’hui prêt à prendre un risque important dans le cadre d’un placement en actions.

Investir en actions : vers de nouveaux sommets en 2024 ?
Source : Baromètre AMF de l’épargne et de l’investissement – 2023
Investir en actions : vers de nouveaux sommets en 2024 ?

L’évolution de l’inflation en 2024

Au niveau macro, le recul de l’inflation nourrit cet intérêt. En zone euro, l’inflation en glissement annuel nettement recule nettement — pour s’établir à 2,4 % en novembre 2023, contre 2,9 % le mois précédent. Ce même chiffre s’affichait à 10,1 % un an plus tôt, rappelle Eurostat. De l’autre côté de l’Atlantique, l’inflation aux Etats-Unis tombe à 2,6 % en novembre (contre 3,0 % le mois précédent) selon l’indice PCE publié ce vendredi 22 décembre. La Réserve fédérale (Fed) anticipe une inflation à 2,4 % sur un an glissant à horizon fin 2024. Pour soutenir la résilience de l’économie américaine, la Fed prévoit trois baisses de taux l’an prochain.

De quoi encourager les investisseurs actions. « Par rapport à la même époque l’année dernière, les perspectives inflationnistes sont beaucoup moins sombres. Cependant, nous pensons que le mandat de 2 % deviendra le plancher de l’inflation, et non le plafond. Les investisseurs doivent se préparer à une inflation globalement plus élevée, même si elle sera moindre que celle que nous avons connue récemment », prévient Clay Erwin, responsable mondial Investment Sales & Trading chez J.P. Morgan Private Bank — dans les perspectives d’investissement mondiales de la banque, publiées ce lundi 18 décembre.

Opportunités dans la tech et la santé

D’après l’analyse de J.P. Morgan Private Bank, les actions américaines offrent un potentiel de gains significatifs en 2024. « Le secteur des grandes entreprises américaines a déjà connu une récession des bénéfices, huit des onze principaux secteurs du S&P 500 ayant enregistré une croissance négative des bénéfices pendant au moins deux trimestres consécutifs au cours des deux dernières années. Ces entreprises sont devenues plus légères et plus résistantes face aux défis potentiels que 2024 pourrait présenter », affirme Christopher Baggini, responsable mondial des stratégies actions chez J.P. Morgan Private Bank.

Cette dynamique n’a pas échappé aux investisseurs. Si le S&P 500 se négocie à une valorisation supérieure à la moyenne, les petites et moyennes capitalisations (Small & Midcaps) américaines bénéficient d’une « décote substantielle ». Un phénomène similaire s’observe sur les actions européennes, et celles des marchés émergents. Certains secteurs présentent des opportunités attrayantes pour les investisseurs — comme la tech, portée par les promesses de l’intelligence artificielle (IA) et les performances des sept magnifiques ; ou encore la santé qui devrait bénéficier de nouvelles innovations médicales (cancer, lutte contre l’obésité, etc.).

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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