Epargne immobilière : le taux du PEL passe à 2 % en 2023

Immobilier - Cette semaine, Bercy annonce que le taux du Plan Epargne Logement (PEL) passera à 2 % à partir du 1er janvier 2023. Ce produit va-t-il redevenir attractif pour les épargnants ? Quel impact sur le marché du crédit immobilier ? Le point avec Le Courrier Financier.

Epargne immobilière : le taux du PEL passe à 2 % en 2023

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

Consolider les fondations de l’épargne. Ce jeudi 8 décembre, Bercy annonce que le taux de rémunération du plan d’épargne-logement (PEL) passera à 2 % dès le 1er janvier 2023. En d’autres termes, son rendement va doubler. Une première en 22 ans, puisque la dernière hausse du PEL remontait à l’an 2000. « C’est un nouveau soutien à l’épargne des Français après la hausse des taux du Livret A et du livret de développement durable et solidaire à 2%, et du livret d’épargne populaire, à 4,6 % », déclare Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Financer sa résidence principale

D’après la Banque de France, il y avait 12,2 millions de PEL ouverts en France à fin 2021. Ce produit est réservé aux personnes physiques, dans la limite d’un seul PEL par épargnant. Objectif, se constituer un apport afin de financer l’achat ou la construction de sa résidence principale. Sous conditions, le PEL permet aussi de financer des travaux d’économie d’énergie — isolation thermique, amélioration du chauffage ou énergies nouvelles. Pour les PEL ouverts à partir de 2018, les intérêts perçus sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et aux prélèvements sociaux, avec un taux forfaitaire (30 %) ou selon le barème progressif de l’IR.

D’un point de vue plus concret, ouvrir un PEL auprès d’un établissement bancaire nécessite un versement initial de 225 euros. Un PEL peut être alimenté pendant 10 ans, avec un minimum légal de 540 euros par an. C’est « un bon moyen de se constituer un apport personnel grâce aux versements réguliers obligatoires pendant quatre ans, avec en outre un plafond à 61 200 euros, soit près de trois fois plus que celui du Livret A. En outre, pour les épargnants qui ouvriront un PEL en 2023, le taux de 2 % est garanti — contrairement à celui du livret A », explique Julie Bachet, directrice générale du réseau Vousfinancer.

Un placement de nouveau attractif ?

Le PEL permet d’obtenir un prêt à taux privilégié, sous certaines conditions. Tout d’abord, l’argent épargné doit avoir été conservé dans l’enveloppe fiscale du PEL pendant quatre ans. Ensuite, le montant du crédit (entre 5 000 et 92 000 euros) variera selon sa durée (de deux à quinze ans) et le montant des intérêts acquis. Le taux d’intérêt est fixé dès l’ouverture du plan, et varie selon les années. En décembre 2022, il est de 2,20 % — contre 4,20 % début 2015. Il passera à 3,2  % en janvier 2023, d’après Bercy. Jusqu’à présent, le taux d’intérêt associé au PEL était supérieur aux taux de crédit des banques. Cette conjoncture le rendait peu attractif.

« La remontée du taux de rémunération du PEL à 2 % est une bonne nouvelle, qui devrait à nouveau rendre attractif ce placement (…) Certaines banques proposent d’ores et déjà des taux à 2,80 % sur 15 ans. Pour ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme, souscrire un PEL est en quelque sorte une assurance contre de futures hausses de taux », assure Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Mais du point de vue des banques, le PEL devient moins rentable. « Cela risque contribuer à maintenir les taux de crédit immobilier à un niveau élevé pendant les prochains mois », reconnaît Sandrine Allonier.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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