Marchés obligataires : détente sur fond d’accord sur le plafond de la dette US et de désinflation en Eurozone

Asset Management - Le troisième trimestre 2023 s'ouvre avec un accord sur la plafond de la dette aux Etats-Unis. Pendant ce temps, l'Europe connaît une désinflation. Dans ce contexte, quelles perspectives sur les marchés obligataires ? Les explications de Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie de BFT IM.

Le taux 10 ans perd de l’ordre de 15 points de base (pdb) à environ 3,65 % aux Etats-Unis et autour de 25 pdb à environ 2,3 % en Allemagne et 2,85 % en France. Les actions progressent sur la semaine, tirées par le marché américain qui profite de l’engouement pour l’intelligence artificielle (IA). Les titres euro s’effritent, entravés par le repli des valeurs défensives. Le dollar reperd du terrain contre l’euro et le yen. Le Brent varie peu (76 dollars le baril) et la chute du prix du gaz naturel se poursuit.

Des deux côtés de l’Atlantique

La situation aux Etats-Unis reste mitigée entre récession industrielle, dynamisme de l’emploi et chute de la productivité. L’enquête ISM de mai confirme une sévère récession industrielle. L’emploi salarié surprend avec 339 000 créations en mai mais le taux de chômage (dérivé de l’enquête emploi auprès des ménages) remonte à 3,7 %. L’inflation salariale se modère progressivement mais la hausse des salaires conjuguée à la chute de la productivité (-4,6 % annualisé au premier trimestre (T1)) menacent la profitabilité des entreprises.

Nous constatons une divergence de croissance au sein de l’Eurozone avec une désinflation et la fermeté du marché du travail pour tous. La croissance au T1 ressort à +0,1 % pour l’union monétaire avec une divergence entre l’Espagne et l’Italie en expansion et l’Allemagne en récession. Le chômage de la zone tombe à 6,5 % en avril et la désinflation s’avère plus rapide que prévu à 6,1 % au total et +5,3 % en « cœur » en mai.

De la France et du Japon

En France, nous constatons une demande intérieure en panne et la désinflation. Le PIB du T1 croit de 0,2 %, tiré par le commerce extérieur qui profite de la chute des importations ; la consommation est atone et l’investissement se contracte. La consommation réelle en biens se creuse en avril à -4,3 % l’an. L’inflation reflue à 5,1 % l’an en mai ; la hausse des prix des biens s’effrite, celle des services reste ferme à 3 % l’an.

Au Japon, le marché de l’emploi tient mais l’activité marque le pas. Le chômage se replie à 2,6 % en avril et le taux d’offres sur demande reste stable à 1,3. Mais la production industrielle et des mises en chantier baissent plus que prévu. L’activité chinoise continue de décevoir. Les profits des entreprises se contractent de -20 % l’an et les enquêtes PMI marquent un recul inattendu.

Jeanne Asseraf-Bitton - BFT Investment Managers

Responsable de la recherche et de la stratégie

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