Actifs risqués : ils retrouvent la faveur des investisseurs qui tablent sur une fin prochaine du resserrement monétaire

Asset Management - Face à l'inflation, les investisseurs misent sur la fin prochaine du resserrement monétaire. Est-ce le moment de se tourner vers les actifs risqués ? L'éclairage de Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie de BFT IM.

Les marchés actions s’affichent en hausse, tirés par les valeurs de croissance aux Etats-Unis et la consommation discrétionnaire en Eurozone. Les spreads de crédit high yield se compressent d’environ 25 points de base. Le Brent reste ferme autour de 86 dollar le baril après avoir gagné 17 % sur le mois écoulé. Le taux 10 ans varie peu à environ 3,5 % aux Etats-Unis mais gagne environ 20 points de base à près de 2,4 % en Allemagne et 3 % en France. La réduction de l’écart de taux pèse sur le dollar (euro/dollar à 1,10).

Entre inflation et momentum d’activité américaine

La hausse des prix à la consommation ralentit à 5 % l’an en mars en-deçà de l’inflation « cœur » qui reste élevée à 5,6 %. La composante logement s’affermit encore mais parait proche d’un point haut. La décélération plus forte que prévu des prix à la production est de bon augure. Les minutes de la Fed montrent un biais « dovish » sur les taux, lié au risque bancaire, mais pas de changement sur le rythme de réduction de son bilan.

Le pessimisme des PME perdure avec un recrutement jugé un peu moins difficile et une normalisation en cours des prix. Les ventes au détail se tassent à +2,9 % l’an en valeur et -2 % en termes réels. Première craquelure sur le marché de l’emploi : les inscriptions hebdomadaires au chômage remontent.

Activité du Japon et inflation sous-jacente en France

L’amélioration inattendue du moral des ménages et de l’enquête EcoWatchers en mars suggère une activité plus soutenue. Mais la dégradation des commandes de machines-outils annonce un tassement de l’investissement. Le FMI revoit en baisse son estimation de croissance à 1,3 % en 2023 tout en validant le scénario de sortie de déflation.

Au final, l’inflation ressort à 5,7 % l’an en mars, en léger recul lié aux effets de base sur l’énergie. Les prix de l’alimentation s’envolent à +15,9 %. La diffusion aux biens (+4,8 %) et aux services (2,9 %) s’accentue. Le FMI revoit en hausse l’inflation dans les émergents à 8,6 % en 2023 et 6,5 % en 2024.

Achevé de rédiger le 17 avril 2023

Jeanne Asseraf-Bitton - BFT Investment Managers

Responsable de la recherche et de la stratégie

Voir tous les articles de Jeanne