Marchés financiers : quelle récession ?

Asset Management - Sur les marchés financiers, les investisseurs attendent les annonces de la réserve fédérale américaine (Fed). Quel sera l'impact de la désinflation mondiale sur la politique américaine aux Etats-Unis ? Les équipes de Muzinich & Co. publient leur commentaire de marché hebdomadaire.

Avec le FOMC (Federal Open Market Committee) en période de « blackout » avant sa réunion de décision sur les taux d’intérêt cette semaine, les marchés financiers ont évolué la semaine dernière dans une fourchette relativement étroite, avec une volatilité à la baisse. Notre mesure préférée de la volatilité, l’indice VIX, atteint aujourd’hui des niveaux jamais observés depuis janvier 2020, sans doute avant que le choc inflationniste mondial ne soit pleinement compris par les investisseurs et les banques centrales.

Aujourd’hui, il semble que les investisseurs soient revenus au scénario de base d’un « atterrissage en douceur ». La vitesse de la désinflation est suffisamment élevée pour satisfaire les banques centrales, mettre en place des taux terminaux et faire en sorte qu’une récession brutale puisse être évitée, et considérée uniquement comme un risque extrême.

Prévisions de croissance mondiale

Pour compenser le manque de nouvelles du FOMC, l’OPEP+ a annoncé que l’Arabie saoudite réduirait sa production à partir de juillet d’un million de barils par jour (mbj) pour atteindre 9 mbj et que les réductions volontaires des neuf pays de l’OPEP+ seraient prolongées de 12 mois jusqu’en décembre 2024. Il a également été annoncé que les niveaux de référence pour 2024 seront redistribués des pays qui ont des difficultés à atteindre leurs objectifs vers ceux qui ont la capacité de le faire. Les prix du pétrole sont restés inchangés cette semaine.

La Banque mondiale et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont toutes deux publié la semaine dernière des mises à jour des perspectives économiques mondiales. La Banque mondiale a revu à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 de 0,4 %, à 2,1 %, tandis que l’OCDE a estimé la croissance à 2,7 % pour 2023, avec une nouvelle augmentation à 2,9 % en 2024.

L’impact de la réouverture de la Chine

L’OCDE cite comme catalyseurs la baisse des prix de l’énergie, qui allège la pression sur les budgets des ménages, la poursuite du redressement du moral des consommateurs et la réouverture de la Chine, qui stimule l’activité mondiale (voir graphique ci-dessous). En ce qui concerne la santé du commerce mondial, comme c’est souvent le cas, nous disposons de données contradictoires.

Les données commerciales de la Chine ont montré que les exportations ont chuté à -7,5 % en glissement annuel en mai, ce qui est inférieur aux attentes de -1,5 % en glissement annuel. Ces données contrastent avec les commandes manufacturières allemandes, qui ont diminué beaucoup moins que prévu, un signe supplémentaire que le choc des prix de l’énergie est en train de s’estomper en Europe.

Marchés financiers : quelle récession ?
Les marchés émergents devraient être le moteur de la croissance mondiale en 2023 et 2024.
Source : OCDE, Rapport sur les perspectives économiques (juin 2023).

Quelles perspectives sur les marchés ?

Les investisseurs qui s’attendent à ce que le FOMC fasse une pause cette semaine se reporteront à l’indice ISM (Institute for Supply Management) des services aux Etats-Unis pour le mois de mai, qui est tombé à 50,3, en dessous des 52,4 attendus, la sous-composante de l’emploi étant passée en territoire de contraction à 49,2. En outre, le nombre hebdomadaire de demandes initiales d’allocations chômage a été surprenant, augmentant à 261 000 après être resté dans une fourchette de 200 000 à 250 000 au cours des derniers mois.

D’autre part, les investisseurs qui sont convaincus que le FOMC poursuivra son cycle de hausse en juin citeront le fait que la Banque d’Australie et la Banque du Canada ont toutes deux procédé à des hausses surprises de 25 points de base la semaine dernière, augmentant les taux de base à 4,1 % et 4,75 % respectivement. Les facteurs décisifs pourraient être les indices des prix à la consommation de cette semaine, qui seront publiés avant la décision du FOMC. Les investisseurs estiment actuellement que la prochaine hausse sera la dernière du cycle et que l’assouplissement monétaire commencera au début de l’année 2024.

Les équipes de Muzinich & Co. - Muzinich & Co.

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