Facebook : pourquoi le réseau social plonge-t-il en bourse ?

Actualités - Cette semaine, Facebook connaît une chute historique à la Bourse de Wall Street. En cause, la concurrence, le recul de ses recettes publicitaires mais également le poids des investissements dans le Métaverse. Quel avenir pour le réseaux social ?

Facebook : pourquoi les valeurs tech plongent-elles en bourse ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Le bitcoin n’est pas le seul à connaître de fortes fluctuations. Ce jeudi 3 février, la maison-mère de Facebook (Meta Platforms) a chuté de 25 % à la bourse de Wall Street. L’entreprise a perdu plus de 200 milliards de dollars de valorisation. « Cela ébranle certainement la confiance des investisseurs dans le récent rallye enregistré dans les hautes technologies », réagit Robert Pavlik, stratège en investissements chez SlateStone Wealth, pour Reuters. Le géant de la tech entraîne d’autres valeurs dans son sillage, comme Snapchat (-20 %), Pinterest (-8%) et Twitter (-6 %). De quoi saper l’optimisme des marchés actions ?

Pendant que Meta patauge début 2022…

Ce mercredi 2 février, Meta Platforms (Meta) a publié des résultats décevants. Le groupe fondé par Mark Zuckerberg anticipe entre 27 et 29 milliards de dollars de chiffre d’affaires (CA) entre janvier et mars 2022. Selon les données IBES de Refinitiv, le consensus des analystes misait sur des revenus de 30,15 milliards de dollars en moyenne pour la même période. Pour la première fois de son histoire, Facebook annonce un recul — limité mais déjà significatif — de son nombre d’utilisateurs actifs au quotidien. Le réseau social perd près d’1 million d’usagers (sur presque 2 milliards) entre le T3 2021 et le T4 2021.

Pour expliquer ces résultats, Meta évoque la concurrence de Tik Tok notamment ; et met en cause les modifications d’Apple en matière de confidentialité. Désormais, avec la nouvelle politique de protection des données des utilisateurs de la marque à la pomme, les annonceurs ont plus de difficultés à mesurer l’impact des publicités sur Facebook et Instagram. Meta avait prévenu par le passé que l’activité publicitaire serait confrontée à une « importante incertitude » au dernier trimestre de 2021. Aujourd’hui, le propriétaire de Facebook reste le deuxième plus gros générateur de ventes publicitaires sur internet — derrière Google.

…Google plane au-dessus des eaux

Pendant que Facebook connaît des revers de fortune, Google encaisse 76 milliards de dollars de bénéfice net annuel en 2021. C’est près du double de l’année 2020. La crise sanitaire a profité au groupe Alphabet (maison-mère de Google). Au gré des confinements, les consommateurs ont adopté de nouvelles habitudes numériques — entre télétravail et commerce en ligne. Google engrange ainsi plus de 61 milliards de dollars de recettes publicitaires, principalement à travers la recherche en ligne et l’activité sur sa plateforme vidéo YouTube. Reste à savoir si Facebook réussira son pari pour reprendre lui-aussi une trajectoire de croissance.

Quel avenir pour Facebook désormais ? Le Métaverse reste un horizon lointain, aux contours encore mal définis. La division Reality Labs, qui doit donner naissance à ce nouveau projet, enregistre 10 milliards de dollars de pertes en 2021 — contre seulement 2,27 milliards de dollars de bénéfices. Les investissements consacrés au développement du Métaverse devraient cependant « augmenter de manière significative en 2022 », a déclaré Mark Zuckerberg aux investisseurs ce mercredi 2 février. D’après Meta, ce sera une opération au long court. Le groupe estime qu’il lui faudra peut-être 15 ans pour concrétiser sa vision.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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