Immobilier locatif : une valeur sûre pour les jeunes Français

Immobilier - Début janvier dernier, Qlower publiait une étude Ipsos sur les Français et l'investissement locatif. Comment les jeunes investisseurs (18-34 ans) se positionnent-ils par rapport à ce marché ? Quelles tendances sont à l'œuvre dans ce secteur depuis la crise sanitaire ? Plus de détails avec Le Courrier Financier.

Les Français auront connu une année chahutée. L’inflation sous-jacente s’est stabilisée à +5,3 % sur un an en décembre, d’après l’Insee. Face à une telle volatilité, la pierre reste un actif tangible qui rassure. Près de sept Français sur dix (68 %) considèrent l’immobilier comme « un bon placement ». Cette proportion monte à trois Français sur quatre (75 %) dans la tranche des 18-34 ans. « En termes d’attrait pour la pierre, nous constatons un écart énorme entre les jeunes investisseurs (18-34 ans) et le reste de la population (35-75 ans) », confirme Christophe Duprat, PDG de Qlower, contacté par Le Courrier Financier.

Le 10 janvier 2023, Qlower publie une étude Ipsos sur l’investissement locatif (méthode des quotas sur un échantillon de 2 000 personnes). Un Français sur quatre (26 %) y caresse un projet d’investissement locatif dans les 12 mois à venir. Chez les 18-34 ans, cette proportion est presque multipliée par deux (46 %). « Ce n’est pas une conséquence de la dernière réforme, il est encore trop tôt. Mais les jeunes Français ont aujourd’hui le sentiment qu’ils devront construire leur retraite tout seuls. Et l’immobilier reste le meilleur actif pour y parvenir », analyse Christophe Duprat pour Le Courrier Financier.

Immobilier locatif : une valeur sûre pour les jeunes Français
Source : étude Ipsos/Qlower « L’investissement locatif »

Dans le cœur des villes moyennes

Depuis son lancement en 2021, la startup Qlower développe un assistant de gestion locative pour les investisseurs particuliers. L’offre fonctionne par abonnement (11,99 euros par mois). D’après l’étude Qlower, les Français qui souhaitent devenir propriétaires bailleurs ciblent en priorité les zones touristiques (43 %), les grandes villes (38 %) mais aussi les villes moyennes (37 %). Pour rappel, une ville moyenne accueille entre 20 000 et 100 000 habitants en centre-ville. C’est le cas de Cholet (Maine-et-Loire), La Roche-sur-Yon (Vendée) ou encore de Niort (Deux-Sèvres) qui toutes, comptent plus de 50 000 habitants.

Ces exemples viennent spontanément aux lèvres de Circuméo — spécialiste de l’investissement dans l’ancien rénové dans l’ouest de la France. « L’hypercentre ville et le centre-ville sont les meilleurs emplacements, car ils répondent aux critères de choix de la typologie de locataires visés, à savoir les étudiants et les jeunes actifs. Ces derniers cherchent à se trouver à proximité immédiate des commerces, des moyens de transports en commun, restaurants et écoles. Nous ne cessons de le répéter aux clients, l’emplacement est déterminant pour réaliser un bel investissement », déclare Clémence Lamothe, cofondatrice de Circuméo.

Immobilier locatif : une valeur sûre pour les jeunes Français
Source : étude Ipsos/Qlower « L’investissement locatif »

La loi de l’offre et de la demande

Pour Qlower, l’attrait pour les villes moyennes trahit la démocratisation du télétravail. « Ces villes sont devenues de plus en plus attractives et plaisent à un plus grand nombre d’investisseurs. Après la pandémie du Covid-19, le nombre de déménagement a littéralement explosé », indique-t-elle. L’entreprise en veut pour preuve un rapport publié en mars 2022 par la Dares — la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques. Entre avril 2020 et avril 2021, les déménagements à plus de 100 kilomètres d’Ile-de-France ont augmenté de +34 % chez les salariés du privé tandis que le nombre d’arrivées a baissé de 12 %.

Sur la période étudiée, un peu plus de 2 millions de Français déménagent. Ils recherchent plus de confort et un meilleur cadre de vie. Plus que toute autre tranche d’âge, les jeunes investisseurs (18-34 ans) tirent parti de toutes les tendances du marché de l’immobilier. « Notre étude montre qu’un Français sur quatre (26 %) est propriétaire d’un logement proposé à la location longue durée. Chez les jeunes (18-34 ans), cette proportion atteint 38 % », nous explique Christophe Duprat. Et si 16 % des Français proposent un logement à la location saisonnière, c’est aussi le cas pour 27 % des investisseurs de 18-34 ans.

Immobilier locatif : une valeur sûre pour les jeunes Français
Source : étude Ipsos/Qlower « L’investissement locatif »

Comment investir dans l’immobilier ?

Dans la base de données de Circuméo (échantillon de 1 049 personnes), près d’un investisseur sur deux (44 %) disposerait de moins de 150 000 euros de budget. Leur appétence se concentre sur les petites surfaces meublées. Dans huit cas sur dix (78 %), ils louent en meublé un bien de 40 mètres carrés ou moins. Pour ce faire, les particuliers en France disposent du statut de loueur meublé non professionnel (LMNP). Deux conditions doivent être réunies : gagner moins de 23 000 euros par an avec cette activité, par foyer fiscal ; et que ces recettes restent inférieures aux revenus du foyer fiscal soumis à l’impôt (IR).

Pour les Français, l’immobilier reste porteur et attractif. Les professionnels du secteur jouissent d’une image relativement positive. Dans l’étude Qlower, un Français sur quatre identifie les agents immobiliers (25 %) et les notaires (24 %) comme des acteurs de confiance pour l’accompagner dans un investissement locatif. En revanche, seul un Français sur dix (11 %) cite les conseillers patrimoniaux — ces derniers souffrent peut-être ici d’un manque de visibilité. Si l’investissement locatif a de beaux jours devant lui, les professionnels du patrimoine conservent une marge de progression.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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