Marchés financiers : un début de semaine placé sous le signe de l’aversion au risque

Asset Management - Cette semaine, les marchés financiers vivent au rythme de l'aversion au risque des investisseurs. Quelles statistiques surveiller ? Quelles perspectives pour les investisseurs ? L'éclairage d'Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.

Regain de nervosité sur les places mondiales après l’offensive terroriste ce weekend en Israël, la volatilité sur les places boursières européennes grimpe de 12 % par rapport à la clôture de ce vendredi 6 octobre avec un rebond marqué du pétrole. Le Brent qui avait clôturé la semaine dernière proche de 84,5 dollars a bondi cette nuit à près de 89 dollars avant de retomber un peu vers les 87 dollars.

Cette soudaine poussée de violence au Proche-Orient a engendré des trous de cotations à la baisse sur les indices boursiers, entre les cours de clôture de vendredi 6 octobre et l’ouverture en ce début de semaine. Sur les Futures sur indices américains, le SP500 a ouvert cette nuit sur un gap baissier de 0,6 %, ce qui est un mouvement plutôt rare sur les Futures sur indices américains pendant un weekend.

Indices européens, des trous de cotation

Nous observons également des trous de cotation à la baisse sur les indices européens. Les investisseurs sont clairement à la recherche de valeurs refuges en ce début de semaine : les valeurs de la défense ainsi que les valeurs pétrolières progressent. Nous notons également un petite progression des titres du secteur des services aux collectivités (les « utilities ») ainsi qu’une petite progression des valeurs de la santé qui font régulièrement office de valeurs refuges lors des stress de marché.

En face de ces hausses, nous notons un repli des valeurs cycliques avec des craintes sur le secteur de la consommation notamment. Autre signe de recherche de sécurité de la part des investisseurs : la progression des obligations souveraines avec une petite détente des taux, ainsi que la progression du dollar.

Le sentiment en ce début de semaine n’est pas que le rebond du pétrole puisse être interprété comme un signe précurseur de rebond de l’inflation mais plutôt perçu comme un risque pour la croissance mondiale. Nous voyons bien ce matin que le rebond du pétrole ne tire pas les rendements souverains à la hausse, c’est même l’inverse.

Craintes pour la croissance mondiale

Il est tout à fait possible que ce soit le thème des craintes pour la croissance mondiale qui l’emporte dans les jours qui viennent. Nous voyons par exemple que les marchés chinois ne rebondissent pas après la période de vacances de la « Golden Week ». Même si le niveau de dépense des Chinois durant cette semaine est revenu sur les niveaux de 2019, pré-pandémie donc, ils sont toutefois inférieurs aux prévisions du gouvernement.

Ce n’est pas une « vraie mauvaise nouvelle » en soi, car le fait de revenir sur les niveaux de 2019 marque une très forte amélioration par rapport à la même période l’année dernière, mais comme le chiffre est inférieur aux prévisions du gouvernement, c’est suffisant pour alimenter la vague d’aversion au risque qui s’empare des marchés mondiaux à court-terme.

Le poids de l’inflation aux Etats-Unis

Au début d’une semaine qui sera marquée par la publication des chiffres d’inflation aux Etats-Unis et par le début de la saison des publications trimestrielles pour les entreprises, il serait étonnant que les investisseurs cherchent à s’exposer au risque, même si une explosion de la volatilité reste peu probable. La présence de gaps de cotation assez important sur les Futures sur indices américains deviendra une force de rappel à la hausse à un moment donné, mais il faudra probablement attendre quelques bonnes nouvelles pour voir ce mouvement s’opérer.

Alexandre Baradez - IG France

Responsable Analyses Marchés

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