Guerre en Ukraine : BlackRock cesse d’acheter des titres en Russie

Asset Management - Ce jeudi 3 mars, BlackRock suspend l'achat de titres russes dans ses fonds actifs et indexés. Quel impact la guerre en Ukraine aura-t-elle sur les stratégies d'investissement du géant américain ? Le point avec Le Courrier Financier.

Le nœud des sanctions économiques se resserre sur la Russie. Ce jeudi 3 mars, le premier gérant d’actifs mondial BlackRock a déclaré avoir suspendu l’achat de titres russes, dans ses fonds actifs et indiciels (ETF). Cette décision s’applique depuis lundi dernier, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce lundi 28 février, les Etats-Unis ont pris des mesures d’une sévérité inédite contre la banque centrale russe. Depuis cette date, Washington interdit toute transaction avec l’institution monétaire russe. Objectif, « immobiliser tous les actifs que la banque centrale de Russie détient aux Etats-Unis, ou qui seraient détenus où que ce soit par des personnes américaines », a déclaré le Trésor américain.

Quel impact pour BlackRock ?

De nombreux alliés des Etats-Unis ont pris des mesures similaires, ce qui limite la possibilité pour la Russie d’utiliser ses réserves de devises pour acheter du rouble. Le pays disposerait d’environ 630 milliards de dollars de réserve, selon des données officielles. BlackRock déclare avoir « plaidé de manière proactive » auprès des « fournisseurs d’indices pour retirer les titres russes des indices à large base ». Les fournisseurs d’indices FTSE Russell et MSCI ont annoncé ce mercredi 2 mars qu’ils supprimaient les actions russes de tous leurs indices. FTSE Russell appliquera cette décision dès le 7 mars prochain. MSCI fera de même sur tous ses indices à la clôture des marchés le 9 mars prochain.

Le conflit a mis Moscou au ban des marchés financiers. Mais l’impact reste relatif pour la société dirigée par Larry Fink. Si BlackRock gère aujourd’hui plus de 10 000 milliards de dollars d’encours, les titres russes représentent moins de 0,01 % des actifs de ses clients (BlackRock et iShares). Les sanctions occidentales ont incité de nombreux investisseurs à réduire leurs positions en Russie. C’est ainsi que Purpose Investmentsgestionnaire d’actifs canadien — a déclaré ce jeudi 3 mars avoir cédé toutes ses participations directes dans des entreprises russes depuis lundi dernier. Le gérant s’est engagé à cesser tout nouvel investissement tant que l’invasion russe se poursuivra, rapporte Reuters.

Guerre en Ukraine : BlackRock cesse d'acheter des titres en Russie

Les courtiers russes entre deux feux

La Russie n’a pas tardé à riposter. Le Kremlin interdit désormais aux courtiers russes de vendre des titres détenus par des étrangers. De quoi compliquer les efforts des investisseurs pour réduire leur exposition à la Russie. BlackRock assure mettre tous ses moyens en œuvre pour s’assurer que ses clients puissent quitter légalement leurs positions sur les titres russes. « Nous continuerons de consulter activement les régulateurs, les fournisseurs d’indices et les autres acteurs du marché pour nous assurer que nos clients peuvent liquider leurs positions sur les titres russes, quand et où les conditions réglementaires et de marché le permettent », a déclaré BlackRock ce jeudi 3 mars. A la guerre, comme à la guerre.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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