Etats-Unis : le plafond de la dette, bientôt un accord ?

Actualités - Chez l'Oncle Sam, les négociations vont bon train pour rehausser le plafond de la dette. Démocrates et républicains parviendront-ils à un accord avant la date butoir du 1er juin 2023 ? Comment les marchés financiers réagissent-ils ? Le point avec Le Courrier Financier.

Etats-Unis : le plafond de la dette, bientôt un accord ?

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

In debt we trust. Aux Etats-Unis, les négociations se poursuivent sur le plafond de la dette. Ce jeudi 25 mai rapporte Reuters, le président Joe Biden (démocrate) et le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (républicain), semblaient sur le point de trouver un accord. Les deux camps ont jusqu’au 1er juin prochain pour trouver un terrain d’entente. Au-delà, les Etats-Unis se retrouveront en défaut de paiement. Une telle situation provoquerait une tempête sur les marchés financiers mondiaux. Cette semaine, les investisseurs conservent donc une position prudente sur les marchés financiers.

Etats-Unis : le plafond de la dette, bientôt un accord ?
Source : Statista

Comprendre le plafond…

De quoi parlons nous ? Le plafond de la dette désigne la limite au-delà de laquelle le gouvernement fédéral n’a plus le droit d’emprunter. Passé ce seuil, tout nouvel emprunt doit être au préalable autorisé par le Congrès. Cette spécificité américaine existe depuis 1917. A l’origine, il s’agissait de renforcer la flexibilité du Trésor américain. Notez que le le plafond d’endettement fixé par le pays (31 381 milliards de dollars) a déjà été officiellement atteint le 19 janvier dernier. Depuis, le gouvernement américain bénéficiait d’un sursis grâce à des mesures d’exception.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, les positions des deux camps seraient désormais séparées seulement de 70 milliards de dollars pour les dépenses discrétionnaire. En 2022, les dépenses discrétionnaires des Etats-Unis représentaient 1 700 milliards de dollars. C’est plus d’un quart (27 %) de l’ensemble des dépenses publiques, qui s’élevaient à 6 270 milliards de dollars, d’après les données fédérales. Près de la moitié de ce montant concernait la défense, un secteur dans lequel les républicains refusent les coupes budgétaires.

…et éviter de le heurter

Au-delà du bras de fer politique, les négociateurs veulent à tout prix éviter le scénario de la rupture. « Un défaut de paiement serait catastrophique pour les États-Unis. Si nous devions faire défaut sur notre dette, cela aurait un impact terrible sur les taux d’intérêt », déclarait le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, le 7 mai dernier dans une interview accordée à la chaîne MSNBC. Le 16 mai dernier, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a tiré la sonnette d’alarme. « Si le plafond de la dette n’est pas relevé, il y aura des choix difficiles à faire concernant les factures impayées », a-t-elle rappelé.

Sans surprise, cette incertitude déplaît aux investisseurs. « Nous avons commencé à voir des signes clairs d’inquiétude sur les marchés. C’est déjà plus que l’épreuve de force de 2011, elle-même la plus éprouvante des temps modernes. Le coût de l’assurance contre un défaut de paiement des États-Unis a fortement augmenté (…) Les marchés craignent de revivre la situation de 2011, année où les États-Unis n’ont jamais été aussi proches d’un défaut de paiement. L’indice S&P 500 avait alors fortement chuté, Standard & Poors avait abaissé la note de crédit AAA des États-Unis et les obligations à long terme s’étaient envolées de 10 % », explique Ben Laidler, Global Markets Strategist pour eToro.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

Voir tous les articles de Mathilde