Crédit immobilier : la production dégringole en juin 2023

Actualités - Depuis juin 2022, la tendance est très nette. Ce jeudi 6 juillet, la Banque de France (BDF) a publié ses dernières statistiques sur le crédit à l'habitat. La production de crédit immobilier tombe à 11,1 milliards d'euros. Le point avec Le Courrier Financier.

Crédit immobilier : la production s'écroule en juin 2023

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

Les fondations s’écroulent. En mai 2023, la production de crédit immobilier s’établissait à 14,1 milliards d’euros d’après la Banque de France. Mais tandis que les taux montent, la production de crédits s’écroule. Elle chute 11,1 milliards d’euros au mois juin, d’après les premières estimations de la Banque de France (BDF) publiées ce jeudi 6 juillet. « Sur le S1 2023 on est à -42 % par rapport au S1 2022 », s’alarme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer sur Twitter. C’est un plus bas depuis presque une dizaine d’années : il faut remonter à l’année 2014 pour trouver une production à 10,9 milliards d’euros.

La bataille du coût et du volume

Les taux d’intérêt sont remontés peu à peu au cours des douze derniers mois. « Les taux de crédit vont poursuivre leur progression pour atteindre 4 % d’ici à la fin de l’été », expliquait déjà Olivier Lendrevie, président de CAFPI, le 30 juin dernier dans les colonnes du Courrier Financier. En juin 2023, le taux moyen de crédit atteindraient déjà 3,08 % (hors frais et assurances) d’après la Banque de France. C’est un niveau inédit depuis neuf ans. Ce taux moyen resterait pourtant « en retrait par rapport aux taux moyens pratiqués dans les autres grands pays de la zone euro », d’après l’institution.

La mensualisation temporaire du taux d’usure — qui s’appliquera jusqu’à fin 2023 — alimente le phénomène. Pour rappel, le taux d’usure représente le taux maximal auquel un établissement de crédit peut prêter de l’argent. En juillet 2023, le taux d’usure atteint 5,09 % en juillet 2023. Face à la remontée rapide des taux, la mensualisation du taux d’usure permet aux banques d’ajuster leurs tarifs en temps réel. Le crédit devient plus cher, mais en contrepartie les établissements de crédit devraient financer davantage d’emprunteurs… sauf que si nous nous fions aux dernières statistiques de la Banque de France, les volumes ne suivent pas.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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