Politique monétaire de la BCE : un statu quo suivi d’un long plateau

Asset Management - Ce jeudi 14 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) se réunit à Francfort (Allemagne). Faut-il s'attendre à l'arrêt de la hausse des taux ? Comment adapter sa stratégie d'investissement ? Le point avec Julien Russo, gérant de portefeuille senior, Marchés monétaires, chez Swiss Life Asset Managers France.

Nous avions anticipé plus tôt dans l’année le fait que le mouvement de relèvement des taux directeurs de la part de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait s’arrêter fin juillet — avec un taux de dépôt actuellement de 3,75 % —, estimant que le rythme du resserrement monétaire était trop rapide et que les investisseurs avaient « pricé » trop de hausses d’ici la fin de l’année.

Nous le réaffirmons aujourd’hui en estimant que la BCE devrait choisir le statu quo même si elle paraît divisée sur le sujet. Les déclarations récentes de la part de certains de ses membres permettent d’entretenir une certaine incertitude avant la réunion mensuelle du Conseil des gouverneurs de jeudi. Dans tous les cas, la décision ne sera pas prise, sauf scénario tout à fait inattendu, à l’unanimité.

Un plateau pendant l’année 2024

Nous pensons que les taux directeurs devraient ensuite rester sur un « plateau » pendant de longs mois, plateau qui pourrait se prolonger tout au long de l’année 2024. La baisse des tensions sur le marché du travail américain et la dégradation de la conjoncture en zone euro, avec notamment la crainte d’une récession en Allemagne, plaident pour une pause dans la hausse des taux.

Dans le même temps, la persistance d’une inflation sous-jacente élevée devrait pousser la BCE à ne pas baisser ses taux directeurs pendant une période plus longue que prévu. Ajoutons à cela que le prix du pétrole est reparti à la hausse alors que les pays de l’OPEP+ maintiennent la pression en ce sens avec une limitation de la production.

Quelle stratégie d’investissement ?

Dans ce contexte, la fenêtre de tir nous permettant d’obtenir des rendements supérieurs à 4 % sur les marchés monétaires s’est refermée, à mesure que les anticipations des investisseurs ont évolué au cours de l’été. Nous privilégions les placements à taux variable alors que les niveaux de taux actuels ne permettent plus de figer les rendements à des taux plus attractifs.

Julien Russo - Swiss Life Asset Managers France

CFA, gérant de portefeuille senior — marchés monétaires

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