Marchés financiers : l’OPEP+ baisse sa production de plus de 1 million de barils

Asset Management - L’OPEP+ de réduire sa production de pétrole de 1,1 million de barils par jour. Faut-il s'attendre à de nouvelles poussées inflationnistes ? Quels indicateurs surveiller cette semaine ? Le point avec Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France.

Les marchés continuent de progresser et certains indices américains sont entrés en bull market vendredi dernier à la clôture. Une hausse de plus de 20 % depuis le point bas observé en fin d’année dernière, est considérée comme un nouveau marché haussier. La crise bancaire, qui a démarré mi-mars, a permis aux investisseurs d’anticiper une politique monétaire plus accommodante et a redonné espoir aux marchés.

Ralentissement de l’économie

Ainsi, la hausse des indices reflète-elle la perspective d’une baisse de l’inflation, d’une politique monétaire plus accommodante et d’un soft landing. Or, les données économiques montrent un ralentissement de l’économie, les licenciements massifs depuis plusieurs mois n’augurent en général rien de bon pour la croissance économique à venir et l’inflation, qui a surtout baissé grâce à la chute du prix du baril, pourrait malgré tout rester élevée encore un moment.

Par ailleurs, la décision de l’OPEP+ de réduire sa production de pétrole de 1,1 million de barils par jour, pourrait conduire à de nouvelles poussées inflationnistes liées à l’énergie. De plus, cette décision pourrait avoir été motivée par la perspective d’une baisse de la demande, liée à un ralentissement économique. Au-delà du ralentissement observé en Europe et aux Etats-Unis, la reprise de la Chine est plus longue que prévue et les données publiées ce matin sur l’activité manufacturière, semblent confirmer cette perspective.

Quelles statistiques surveiller ?

Côté statistiques, la semaine sera chargée. Ce lundi 3 avril, nous surveillerons les PMI manufacturier en Europe, avant les données de l’ISM sur cette même activité. Aux Etats-Unis, les données devraient montrer une accélération de la contraction de l’activité, comme nous le constatons depuis novembre dernier. Ce mardi 4 avril, nous regarderons le commerce international de l’Allemagne, avant les commandes à l’industrie et le rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi aux US. 

Ce mercredi 5 avril, nous surveillerons les PMI des services en Europe, avant le même type de données aux Etats-Unis. Les créations d’emplois non-agricoles de l’ADP aux Etats-Unis, seront également analysées par les investisseurs. Ce jeudi 6 avril, la production industrielle en Allemagne, le PMI de la construction au Royaume-Uni et les inscriptions hebdomadaires au chômage aux US, seront les statistiques regardées par les marchés.

Enfin, ce vendredi 7 avril, nous analyserons avec soin, le rythme de hausse des salaires, ainsi que les créations d’emploi non-agricoles (NFP) aux Etats-Unis. Ces dernières pourraient ressortir au plus bas depuis février 2021 et montrer une première faiblesse du marché de l’emploi, au sein de la première économie mondiale.

Entreprises et cryptomonnaies

Au-delà de ces statistiques, les investisseurs seront attentifs aux chiffres de livraisons de Tesla, ressortis sous le consensus et en hausse de seulement 4 %, malgré une baisse des prix de 20 % effectuées au cours des derniers mois. Mc Donald’s sera surveillé, après l’annonce de la fermeture temporaire de ses bureaux aux US, dans l’attente de l’annonce de licenciements et d’une restructuration. UBS, a également annoncé le licenciement de 36 000 personnes, après le rachat de son concurrent Credit Suisse.

Du côté des cryptomonnaies, le cours du bitcoin (BTC) continue de se maintenir et rebondi à nouveau ce matin, conduisant peut être, à un nouveau test de la résistance des 29 000 dollars. En cas de cassure, le BTC pourrait rejoindre les 30 500 dollars. Le rebond de la première des cryptomonnaies observé depuis le début de la crise bancaire, pourrait permettre à cette dernière de confirmer sa notion de valeur de réserve, alors qu’elle était depuis plusieurs années, plutôt corrélée aux actifs risqués, comme les valeurs technologiques américaines.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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