Marchés du crédit : le mois de décembre commence fort

Asset Management - En décembre 2023, les marchés obligataires poursuivent leur dynamique positive. Quels sont les facteurs qui soutiennent cette tendance ? Quelles perspectives en 2024 ? Les équipes de Muzinich & Co. publient leur commentaire de marché hebdomadaire.

Après un très bon mois de novembre, les marchés mondiaux du crédit ont poursuivi sur leur lancée durant la première semaine de décembre. La baisse des rendements des obligations d’État et le resserrement général des spreads de crédit ont permis de générer un rendement additionnel. Les marchés mondiaux investment grade (IG) ont mené la danse, tandis que les marchés high yield (HY) ont également enregistré de bonnes performances.

Perspectives obligataires

Bien que les spreads de crédit se soient resserrés à un niveau inférieur à leur moyenne sur 10 ans — à l’exception des obligations européennes IG et HY — les niveaux de valorisation actuels restent soutenus par des taux de défauts inférieurs aux moyennes à long terme, associés à des dirigeants d’entreprises concentrés sur la solidité de leurs bilans. La faible valorisation du dollar, associé aux rendements attractifs, contribuent également au resserrement des spreads.

Alors que l’on a fait face à un nombre d’échéances particulièrement faibles au cours des deux dernières années, leur nombre va augmenter en 2025 et 2026. Avec un marché des nouvelles émissions généralement bien accueilli et un marché des obligations d’Etats en baisse, nous anticipons une reprise de l’activité sur le marché primaire pour le début de 2024, les entreprises continuant à se refinancer et à repousser leurs échéances.

Marché des taux américains

Nous pensons que le marché des taux américains reste clé pour les investisseurs crédit. Après avoir atteint 5 % en octobre, les taux américains à 10 ans ont considérablement baissé, ce mouvement étant renforcé par des données relativement favorables sur l’inflation. Les marchés à terme prévoient que la Fed commencera à réduire son taux directeur d’ici la réunion de mars ou de mai de l’année prochaine, et ils prévoient une réduction totale de plus de 1 % d’ici fin 2024.

Marchés du crédit : le mois de décembre commence fort
Graphique #1: JOLTS Offres d’emploi
Source : Bloomberg, au 8 décembre 2023. A titre d’illustration uniquement.

Alors que le marché de l’emploi américain reste relativement résistant malgré tous les efforts de la Fed au cours des 20 derniers mois, les pressions inflationnistes aux États-Unis se sont apaisées. Cela a alimenté la thèse d’un l’atterrissage en douceur, voire de l’absence d’atterrissage, au cours des dernières semaines.

Cette semaine sera chargée avec des prévisions de l’IPC (indice des prix à la consommation) de 3,1 % en glissement annuel et de 4 % pour l’indice de base, et la dernière réunion de la Fed de 2023 (qui ne devrait pas modifier le taux final). Les données à venir et la décision de la Fed détermineront probablement si les marchés du crédit clôtureront l’année 2023 dans le calme ou avec un surcroît de volatilité.

Marchés du crédit : le mois de décembre commence fort
Graphique #2 : Heures hebdomadaires moyennes et chômage aux États-Unis
Source : Bloomberg, au 8 décembre 2023. A titre d’illustration uniquement.

Chômage et marché de l’emploi

Comme évoqué ci-dessus, nous pensons que le marché de l’emploi américain est resté résilient. Alors que les données JOLTS sur les offres d’emploi (fin octobre) publiées en début de semaine dernière n’ont pas répondu aux attentes, les données sur les niveaux de rémunération (fin novembre) publiées vendredi dernier ont dépassé les attentes, avec des niveaux supérieurs et un taux de chômage retombant à 3,7 % (voir le graphique n° 1).

Nous pensons que le chômage est un indicateur décalé de l’état du marché de l’emploi américain, tandis que nous considérons que les heures travaillées par semaine sont un indicateur plus en phase avec la réalité, car les entreprises ont tendance à réduire le temps de travail avant de procéder à des suppressions d’emplois (voir le graphique n° 2). Au cours des neuf derniers mois, la moyenne des heures travaillées par semaine sont restées stables et se situent exactement au niveau de la moyenne à long terme depuis 2006.

Les équipes de Muzinich & Co. - Muzinich & Co.

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