Jeux vidéo : un secteur très résistant en bourse

Asset Management - Ces dernières semaines malgré le coronavirus — ou paradoxalement grâce à la pandémie —, le secteur des jeux vidéo s'est révélé particulièrement résistant en bourse. Pourquoi cette industrie rencontre-t-elle un tel succès ? Quels sont les acteurs qui tirent leur épingle du jeu ? Le commentaire d'Augustin Lecoq, Gérant Actions chez Mandarine Gestion.

Dans le contexte de confinement total ou partiel pour la moitié de la population mondiale, le secteur des jeux vidéo affiche une certaine résilience en bourse. De nombreux articles ont ainsi rapporté que l’OMS a soutenu l’initiative « Play Apart Together » de 18 grandes sociétés du secteur pour favoriser la distanciation sociale à travers les jeux vidéo. Malgré les risques d’addiction, ces derniers peuvent être un bon moyen pour garder un lien social, soit entre les générations au sein d’une famille, mais aussi entre amis grâce aux jeux en réseau.

Plateformes et ventes de consoles

Le marché se démocratise aussi depuis plusieurs années grâce à internet, où la puissance de calcul peut se trouver sur le cloud, et permet ainsi de jouer à des jeux toujours plus sophistiqués. Steam — la plateforme américaine leader — enchaîne actuellement les records de fréquentation, avec plus de 24 millions de joueurs connectés en simultané samedi dernier.

Les consoles voient aussi leur chiffre de vente en forte augmentation, ce qui devrait naturellement découler sur les ventes de jeux et le fameux contenu additionnel. Nouvel axe stratégique des éditeurs depuis quelques années, qui leur permet de fidéliser plus longtemps un joueur, grâce à des petites ventes très bien margées. Même si la production peut être un peu perturbée, tous ces éléments apportent donc une meilleure visibilité sur les résultats à court terme, ce qui permet à l’industrie de bien se comporter en bourse.

L’Europe en bonne position

Outre les géants du secteur bien connues — comme notre champion français Ubisoft issu de la success story des frères Guillemot — une multitude de plus petits acteurs sont également cotés. Pour prendre des exemples français, nous pourrons citer Bigben Interactive (et sa filiale récemment introduite Nacon), Dont Nod, Focus Home Interactive, ou encore Atari pour les plus nostalgiques. 

En Europe, nous pouvons encore citer Team17, Frontier Development ou Codemasters au Royaume-Uni ; Digital Bros en Italie ; ou encore Remedy en Finlande. Dans les jeux mobiles, le marché nordique se distingue aussi avec Stillfront, G5 Entertainment ou encore Rovio, qui possède la fameuse licence Angry Birds.

Tout cet écosystème rappelle donc que l’Europe n’est pas dépourvue d’acteurs dans l’industrie, même si les acteurs américains comme Activision, Electronic Arts (EA) ou Take Two Interactive (T2) restent les trois mastodontes.

Augustin Lecoq - Mandarine Gestion

Gérant Actions

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