Etats-Unis : signes positifs pour Donald Trump, le stimulus toujours dans l’impasse

Asset Management - La semaine dernière, Donald Trump a été testé positif au coronavirus. Il n'en faut pas plus pour replonger les marchés dans l'incertitude, sur fond de pandémie à impacts multiples. Quels sont les facteurs de risques à surveiller pour les investisseurs ? Les explications de Vincent Boy, Market Analyst chez IG France.

Alors que les équipes du président américain ont envoyé des signes contradictoires durant le weekend, Donald Trump s’est offert une balade devant l’hôpital afin de rassurer ses supporters. Cette apparition du président semble permettre aux indices futures d’ouvrir dans le vert. S’il était confirmé que Donald Trump serait de retour à la maison blanche dès ce lundi 5 octobre, les marchés pourraient poursuivre leur rebond durant la séance.

Durant le weekend, certaines personnes proches de Donald Trump ont évoqué une situation sérieuse avant de se raviser. Il était également question que le président américain ait eu besoin à deux reprises de recevoir de l’oxygène supplémentaire ainsi que des stéroïdes, qui sont généralement réservés pour traiter les cas sérieux de coronavirus.

L’ombre de Joe Biden

Donald Trump a été diagnostiqué positif au coronavirus ce jeudi 1er octobre, soit deux jours après son débat avec Joe Biden et à un mois de l’élection présidentielle américaine. L’écart dans les sondages semble se creuser à l’avantage de Joe Biden, et cela pourrait en revanche rendre les marchés nerveux. Le candidat démocrate se montre en faveur d’une hausse des impôts sur les gains du capital.

En cas de victoire de Joe Biden, cela pourrait conduire à une période de liquidation importante d’ici la fin de l’année pour éviter l’éventuelle hausse des taxes dès l’année prochaine. Par ailleurs, son projet d’augmenter les impôts des entreprises devrait réduire les perspectives de résultats des sociétés et pourrait conduire les investisseurs à abaisser leurs anticipations de résultats, ce qui serait plutôt négatif pour les valorisations de certains groupes cotés.

Quel soutien économique ?

Sur un autre sujet, toujours aux Etats-Unis, le congrès n’a pas encore trouvé de terrain d’entente concernant le nouveau plan de soutien économique et ce malgré le besoin urgent. Depuis ce jeudi 1er octobre les compagnies aériennes peuvent licencier des dizaines de milliers de personnes. Les précédentes aides interdisaient les compagnies qui les recevaient de licencier jusqu’à cette date.

De nombreux désaccords persistent entre les démocrates et les républicains. Malgré le discours rassurant de Nancy Pelosi et Steven Mnuchin concernant l’avancée des discussions, les mêmes obstacles bloquent la validation. Cette situation inquiète de plus en plus, et pourrait conduire à un rebond économique bien moins important qu’anticipé sur les derniers mois de l’année aux Etats-Unis, alors que l’épidémie se poursuit et que les incertitudes et les risques s’intensifient.

Le monde face au Covid

Concernant l’épidémie de coronavirus, l’Europe continue de voir la situation s’aggraver et la France devrait annoncer davantage de restrictions, notamment à Paris, où les bars devraient rester fermer complètement et ce pendant au moins 15 jours. Une conférence est prévue à 11h30 ce matin.

Le maire de New York a également annoncé qu’il souhaitait reconfiner plusieurs quartiers de la ville afin de contenir le retour de l’épidémie. Aux Etats-Unis, nous surveillerons le discours du président Américain et son comportement par rapport à la situation, après avoir lui-même été diagnostiqué positif, dans le cas où, comme certains de ces médecins semblent le dire, il sortirait de l’hôpital ce lundi 5 octobre.

Points de vigilance

Sur le plan économique, nous resterons attentifs à une intervention de Jerome Powell demain sur les perspectives économiques aux Etats-Unis, ainsi qu’au compte rendu de politique monétaire de la Fed mercredi.

En Europe, les discussions autour du Brexit devraient se poursuivre alors que la date initialement fixée pour trouver un accord est celle du prochain sommet européen le 15 octobre prochain. D’ici cette date cela semble difficile et le premier ministre anglais conserve son discours, qu’un « no deal » sera positif pour l’économie du Royaume-Uni.

Enfin, certains marchés seront fermés en Chine jusqu’à ce jeudi inclus, pour la fête nationale.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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