États-Unis : l’essor des cotations transfrontalières

Asset Management - Quand les sociétés choisissent d'être cotées à l'étranger, elles se tournent la plupart du temps vers les Etats-Unis. Pourquoi une telle stratégie boursière ? Quelles conséquences pour les investisseurs ? Les explications de Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro.

La tendance à l’introduction en bourse en dehors de son marché national est en plein essor et ces introductions transfrontalières sont particulièrement concentrées sur les États-Unis (voir le graphique). Nous l’avons vu récemment avec l’introduction en bourse de la société britannique ARM, indirectement dans la SPAC vietnamienne VinFast, jusqu’à l’introduction prochaine de la société allemande Birkenstock.

Les entreprises viennent pour bénéficier de la plus grande base d’investisseurs au monde et des valorisations les plus élevées, d’un plus grand nombre de comparables sectoriels et, parfois, de la possibilité d’avoir une double classe d’actions. Mais elles perdent aussi la possibilité d’être incluses dans les indices locaux, suivies par le secteur en plein essor des ETF, d’une valeur de 10 000 milliards de dollars. Et il y a des inconvénients à être un petit poisson dans un grand étang.

Choisir d’être cotée à l’étranger…

Les États-Unis, mais aussi la Suisse, Hong Kong et Londres, ont tous été des lieux d’introduction en bourse attrayants pour les sociétés étrangères. La moitié des introductions en bourse aux États-Unis au premier semestre de cette année provenaient de l’étranger, un record absolu, avec en tête des sociétés chinoises, canadiennes et israéliennes. Ces sociétés viennent pour trouver une base d’investisseurs plus importante, qui peut mieux comprendre leur activité, avec des titres plus comparables, et qui est souvent prête à payer une évaluation plus élevée.

Mais ce n’est pas la panacée. L’un des principaux inconvénients est la non-éligibilité aux indices des marchés locaux. La Bourse de Londres a récemment averti, par exemple, que seules 4 des 23 sociétés britanniques cotées aux États-Unis au cours de la dernière décennie ont prospéré. Une solution intermédiaire très prisée consiste en une cotation secondaire des actions à l’étranger, tout en conservant une cotation principale dans le pays d’origine.

…plutôt que sur la bourse locale

Plus de 90 % des entreprises décident de s’inscrire à la cote de leur bourse locale, où elles sont constituées en société, ont leur siège social, font souvent beaucoup d’affaires et sont mieux connues. En outre, elles remplissent généralement les conditions requises pour être incluses dans l’indice boursier local.

Cet aspect est de plus en plus important, car les sommes investies dans les ETF dépassent les 10 000 milliards de dollars. Des marchés comme le Royaume-Uni ont été assaillis par le doute lorsque des entreprises ont décidé de se faire coter aux États-Unis. Cela ne tient pas compte d’une tendance plus ancienne, à savoir que de nombreuses sociétés minières des marchés émergents et d’outre-mer sont cotées à Londres.

Ben Laidler - eToro

Global Markets Strategist

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