Croissance : les marchés du transport maritime soulignent les problèmes

Asset Management - Pendant la pandémie de Covid-19, les tarifs du transport maritime de vrac sec et de conteneurs atteignaient des sommets. Que nous dit leur recul mondial sur les perspectives de croissance économique en 2023 ? L'éclairage de Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro.

Le secteur du transport maritime assure 90 % du commerce mondial, ce qui en fait un baromètre en temps réel.

Chute mondiale des tarifs

Les tarifs du transport maritime de vrac sec et de conteneurs ont chuté par rapport aux sommets atteints lors de la pandémie (voir graphique ci-dessous), alors que les chaînes d’approvisionnement et la demande de marchandises se normalisent. Les prix restent sous pression, car la réouverture de la Chine a déçu les marchés des produits de base en vrac, et la demande d’importation des États-Unis et de l’Europe est inférieure aux niveaux d’avant la pandémie.

Cette situation a apaisé les inquiétudes concernant l’inflation mondiale, mais la faiblesse des prix des matières premières, des indices PMI manufacturiers et des données commerciales de la Chine constitue une mise en garde contre les risques de croissance dans le monde. Les principaux transporteurs, des géants du conteneur Maersk et Hapag Lloyd aux leaders du vrac ZIM et Star, sont doublement touchés par la baisse des prix et des volumes.

Croissance : les marchés du transport maritime soulignent les problèmes
« Indice mondial des tarifs du transport maritime de vrac sec et de conteneurs (depuis 2017) »
Source : eToro

Que disent les indices ?

Le Freightos Baltic Index (FDX) suit les tarifs des conteneurs de 40 pieds, utilisés pour les biens de consommation, de l’électronique à l’habillement en passant par le mobilier. Il s’agit d’une moyenne pondérée de 12 routes maritimes régionales à travers le Pacifique, l’Atlantique et le canal de Suez. Les volumes de conteneurs restent sous la pression du déstockage des détaillants. Nous pouvons espérer une stabilisation de la demande au second semestre, mais il existe un risque que la nouvelle capacité des porte-conteneurs stimule l’offre et affaiblisse les prix.

Le Baltic Dry Index (BDI) suit les taux d’expédition des marchandises en vrac. Il s’agit d’un composite de trois tailles de navires, sur 20 itinéraires, transportant du charbon, du minerai de fer et des céréales. Le Capesize (40 % du poids de l’indice) est le plus grand, utilisé pour le minerai de fer et le charbon, et trop grand pour transiter par les canaux de Panama ou de Suez.

Les Panamax (30 %) sont plus petits, ainsi nommés parce qu’ils sont les plus grands à transiter par le canal de Panama, et se concentrent sur le charbon et les céréales. Les Supramax (30 %) sont plus petits et se concentrent sur le ciment et le minerai de fer. Les volumes et les prix ont été sous pression, les céréales étant le point positif en termes de volume. L’industrie a réagi en ralentissant la vitesse des navires et en augmentant la mise au rebut des capacités.

Ben Laidler - eToro

Global Markets Strategist

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