Marchés financiers : le pétrole au plus bas depuis 1999

Asset Management - Cette semaine, la pression sur le prix du baril infléchit le cours du pétrole. Les pays producteurs vont-ils décider d'une réduction plus importante de la production ? Les investisseurs peuvent-ils compter sur une relance rapide de l'économie et donc de la demande en pétrole ? Les explications de Vincent Boy, Analyste marché chez IG France.

Alors que les cours du pétrole avaient progressé au début du mois d’avril — suite à l’annonce d’un accord entre l’Arabie Saoudite et la Russie, rejointes par de nombreuses économies à travers le monde — le prix du baril a vite repris sa tendance baissière. Dans la nuit du 19 au 20 avril en Asie, le cours du pétrole WTI est venu tester un plus bas depuis 1999 à 14,50$.

Cette pression sur le prix du baril fait ressortir les tensions sur la demande et l’abondance d’offre qui mène à une rupture dans les capacités de stockage aux Etats-Unis. Ce prix n’est tenable pour aucun producteur, cela pourrait mener à de nombreuses autres faillites dans le secteur.

Pétrole, recul de la production

Les grands producteurs de pétrole pourraient ainsi se réunir une nouvelle fois pour décider d’une réduction de la production plus importante. La première baisse de la production décidée entre l’OPEP+ et d’autres pays comme les Etats-Unis totalisait à peine 20 millions de barils par jour, alors que la baisse de la demande sur 2020 est évaluée à environ 30 millions de barils par jour.

La baisse annoncée par certains pays comme le Canada et les Etats-Unis est plus difficile à réaliser, puisque ce sont des sociétés privées. En revanche, compte tenue de la baisse drastique du nombre de puits en activité aux Etats-Unis et la baisse des investissements décidés par les majors nous pensons que cette réduction se fera à marche forcée.

Etats-Unis, confinement sous tension

Sur le plan de la pandémie, Donald Trump semble de plus en plus en désaccord avec de nombreux gouverneurs américains sur la réouverture de certains Etats. Le président américain soutient même les manifestations aux Etats-Unis pour la reprise de l’activité. Certains sont allés contre le confinement et l’interdiction de se réunir en manifestant dans les rues.

Objectif, forcer l’administration à autoriser la reprise du travail. Bien que certains Etats montrent des signes d’amélioration, de nombreux gouverneurs demandent une augmentation du nombre de tests avant de pouvoir lever le confinement dans de bonnes conditions.

Résultats d’entreprises et perspectives

Coté résultats, nous surveillerons le premier trimestre d’IBM et la publication de l’activité chez Vivendi et dans le secteur automobile avec l’équipementier Faurecia ce lundi 20 avril. Par ailleurs, cette semaine nous découvrirons les résultats du T1 pour Netflix, SAP ou encore Alphabet, Facebook, Visa, McDonald, Boeing et Ebay.

Les investisseurs semblent conserver leur perspective d’un retour à la croissance au troisième trimestre 2020, mais les risques sur le marché du pétrole et sur le décalage de la réouverture de l’économie américaine — au-delà de la saison des résultats des entreprises — pourraient mettre à mal la poursuite de la tendance haussière à moyen terme.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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