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Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor
Comment assurer la transparence sur les frais des produits et services financier ? Ce jeudi 19 octobre, l’Autorité des marchés financiers (AMF) publie un guide et un glossaire à destination des professionnels financiers — afin de les aider à informer les épargnants à ce sujet. Dans le même temps, l’AMF enrichit son site internet d’une rubrique consacrée aux frais. Objectif, aider les épargnants à mieux appréhender les coûts qui peuvent leur être facturés grâce à des contenus pédagogiques et divers outils. « La protection des épargnants est la première de nos priorités », indique Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’AMF.
Comprendre les frais financiers
Dans son Baromètre 2022 de l’épargne et de l’investissement, l’AMF constate que plus d’un épargnant français sur deux (58 %) déclare ne pas se sentir à l’aise pour « évaluer l’impact des frais d’un placement sur son rendement ». Comment décider dans ces conditions ? Par ailleurs, l’AMF a constaté lors de sa dernière campagne de visites mystère en agence que l’information n’était pas systématiquement communiquée — et parfois de manière parcellaire. Le régulateur incite donc les prestataires de services d’investissement (PSI) et des conseillers en investissements financiers (CIF) à améliorer la lisibilité des frais.
Compte tenu de cet état des lieux, l’AMF considère que la terminologie employée doit être harmonisée. L’autorité a mené des travaux en ce sens avec le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), qui regroupe l’ensemble des parties prenantes, représentants des épargnants et des professionnels en France. En mars dernier, elle a ainsi partagé des propositions de présentation des frais, qu’elle a ensuite portées au niveau européen dans le cadre des discussions préparatoires de la stratégie de l’UE pour l’investissement de détail (plus connue sous le nom de Retail Investment Strategy, ou RIS).
Education financière à revoir
En termes d’éducation financière, les Français sont loin d’être de bons élèves. Dans une enquête menée par la Banque de France en 2021, seul un Français sur cinq (21 %) considère « avoir des connaissances élevées sur les questions financières ». L’institution a interrogé 2 150 Français âgés de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. Sans surprise, les plus à l’aise avec le sujet sont les hommes (28 %), les épargnants de moins de 34 ans (35 %) et les CSP+ (32 %). La Banque de France souligne que « globalement, près de la moitié des Français ne se sentent pas suffisamment informés — de façon fiable et neutre — en matière financière ».
Près de deux Français sur cinq (42 %) disent s’intéresser à l’actualité financière ou aux sujets financiers. Mais faute de connaissances suffisantes, moins d’un sur deux (44 %) s’estime capable de « placer son argent au mieux de ses intérêts ». Or, l’impact de ce déficit est loin d’être négligeable. « Une information claire, détaillée et précise sur les frais est indispensable aux épargnants pour pouvoir comparer et choisir en connaissance de cause, en particulier dans un contexte d’inflation. Nous incitons les professionnels à utiliser ce glossaire qui constitue une réelle avancée pour les épargnants », explique Marie-Anne Barbat-Layani.
