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Prendre en charge le cheminement locatif, pour faciliter le travail des professionnels. Le 11 octobre dernier, la plateforme Koliving — spécialiste de la gestion locative immobilière — lançait son offre destinée aux professionnels. La startup propose le statut d’apporteur d’affaires aux gestionnaires de patrimoine, courtiers ou encore notaires. Koliving limite le temps de vacance entre deux locations, en échange d’une commission de 4 % à 7 % des loyers. Le site compte plus de 50 000 utilisateurs actifs, et propose des logements dans 34 villes en France. Magalie Safar, cofondatrice et PDG de Koliving, répond en exclusivité au Courrier Financier.
Le Courrier Financier : Pouvez-vous nous présenter votre startup Koliving ? Comment fonctionne votre business model ?
Magalie Safar : Koliving a été créé en 2018 suite à notre propre expérience de gestionnaires avec mon frère Michaël. Nous voulions relever le défi de simplifier l’expérience locative, tant pour les locataires que les propriétaires. Publier les annonces pour trouver un locataire, sélectionner les dossiers, authentifier les pièces justificatives, gérer le flux financier, etc. sont autant de tâches énergivores et à faible valeur ajoutée pour le bailleur.
De nos réflexions est née Koliving.fr, une plateforme de mise en location de logements à laquelle nous adossons des services de gestion facilités par la tech. Nous percevons des frais côté locataire et côté propriétaire, mais uniquement dans le cas où ils trouvent leur bonheur.
C.F. : Qu’est-ce que le « coliving » ? Quelle différence y a-t-il avec la colocation ?
M.S. : Le concept de coliving est né au Etats-Unis et se développe rapidement. Les logements sont composés d’espaces de vie privés, comme les chambres, et d’espaces partagés conviviaux comme la salle à manger ou la cuisine. Il y a de nombreux points communs avec la colocation : il s’agit d’abord de rompre l’isolement, de favoriser l’échange et le partage.
Toutefois, le coliving garde un positionnement plus « premium ». Vous y trouverez des espaces de cinéma, ou des salles de sport, par exemple. Autre différence, très souvent toute une gamme de services est incluse dans le loyer — comme l’accès internet, la possibilité d’un abonnement Netflix ou encore des services de ménage.
Nous voyons différentes versions du coliving chez nos clients qui adressent ce marché. Elles varient en fonction de leurs cibles et de leurs convictions. Des concepts de coliving intergénérationnels, ou réservés aux mamans isolées, voient ainsi le jour. Néanmoins, la plupart des « colivers » d’aujourd’hui sont des étudiants ou des jeunes actifs.
C.F. : Comment ce segment du marché immobilier se développe-t-il en France ?
M.S. : Le coliving répond au manque de logements en France. C’est un symbole de vie en communauté, à l’heure ou le partage des ressources devient indispensable sur le plan écologique mais aussi sur le plan social. Il se développe rapidement, avec un peu moins de 10 000 logements aujourd’hui dans le pays. Selon une étude Xerfi de juin 2022, le nombre de logements en coliving devrait tripler d’ici 2025.
Lors de nos échanges avec nos clients, nous observons des démarches extrêmement structurées, avec d’énormes ambitions de croissance et une force de frappe d’investissement gigantesque — mais aussi des projets à plus petite échelle. Il y a même des particuliers qui nous contactent, parce qu’ils se lancent dans l’aventure et souhaitent que nous les accompagnons.
C.F. : Qu’appelle-t-on la vacance locative ? Comment proposez-vous chez Koliving d’endiguer le phénomène ?
M.S. : La vacance locative est l’ennemie de tous les bailleurs. Elle correspond au temps d’inoccupation du logement, autrement dit quand aucun loyer ne rentre dans les caisses. Cette vacance peut intervenir à la première commercialisation du logement à louer, ou dans l’intervalle entre le départ d’un occupant et l’arrivée du suivant.
Chez Koliving, nous aidons à réduire la vacance locative en offrant un maximum de visibilité au bien grâce au trafic généré par notre site, en diffusant sur d’autres plateformes, et grâce aux demandes entrantes de nos partenaires locataires — écoles, entreprises de mobilités, étudiants étrangers, etc.
C.F. : Quels outils digitaux mettez-vous à la disposition des professionnels pour gérer leurs dossiers locataires ?
M.S. : Une enquête Lagenceblue publiée en juillet 2020 évalue à 67 % le nombre de dossiers de location falsifiés en France. Nous réduisons l’exposition à ce risque en un temps record pour le bailleur. Le travail de nos équipes couplé à notre outil d’intelligence artificielle (IA) nous permet de valider l’adéquation du dossier, et d’authentifier la quinzaine de pièces constitutives en quelques minutes seulement.
Le gestionnaire peut prendre une décision, et répondre au candidat à la location extrêmement rapidement. Il réduit ainsi le temps d’inoccupation. Ce travail que nous menons permet aux équipes de nos clients de se concentrer sur d’autres tâches, à plus forte valeur ajoutée.
C.F. : Combien de professionnels utilisent déjà vos services ? Comment allez-vous développer cette activité ?
M.S. : Plus de 1 000 gestionnaires de logements, du plus petit aux géants de l’industrie, nous font déjà confiance pour les accompagner — soit plus de 150 000 unités locatives à travers l’Europe. Nos offres s’adaptent aux besoins de plusieurs types de clients. Nous accompagnons des professionnels qui viennent chercher une partie de la solution, comme les particuliers qui ont besoin d’un service complet de gestion locative.
Concernant notre développement, nous allons ajouter prochainement d’autres fonctionnalités pour faciliter encore davantage la vie des professionnels. Nous travaillons également depuis plusieurs semaines sur l’ouverture dans d’autres pays. Depuis quelques jours, c’est officiel : nous proposons des logements dans la plupart des pays d’Europe !
