Marchés financiers : chaleur, sécheresse et ouragans ont un impact

Asset Management - En juillet 2023, l'Organisation météorologique mondiale annonçait le début d'un épisode El Niño dans le Pacifique tropical. Cet événement ouvre la voie à une hausse probable des températures mondiales, avec à la clé de nombreuses perturbations météorologiques et climatiques. Quelles conséquences sur les marchés financiers ? Le point avec Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro.

Le monde est potentiellement confronté à l’un des phénomènes météorologiques El Niño les plus puissants de l’histoire. Les conséquences seraient nombreuses, globales et constitueraient un fardeau supplémentaire qui s’ajouterait aux tendances actuelles du changement climatique.

Perturbations météorologiques généralisées

Ce phénomène entraînerait de nouvelles perturbations dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie. Il soutiendrait les stocks de produits météorologiques extrêmes et serait déjà accusé de tous les maux — depuis les restrictions commerciales du canal de Panama jusqu’à une saison des ouragans dans l’Atlantique plus chargée qu’espérée.

Selon les prévisions, le phénomène El Niño devrait durer jusqu’à l’année prochaine, avec un pic hivernal typique en novembre et janvier, et une probabilité de 2/3 qu’il se transforme en un phénomène historiquement « fort ». Ces phénomènes sont rares (voir le tableau ci-dessous) et n’ont été observés que quatre fois au cours des 75 dernières années. La dernière fois, c’était en 2015, l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec des perturbations météorologiques généralisées.

Marchés financiers : chaleur, sécheresse et ouragans ont un impact
« Indice Ocean Niño (température de la surface de la mer en degrés Celsius par rapport à la moyenne, depuis 1950)»
Source : relayé par eToro

Répercutions sur le commerce mondial

El Niño est accusé d’avoir contribué à la deuxième pire sécheresse que le Panama ait jamais connue. Cette sécheresse a déjà restreint le passage des navires dans le canal de 80 kilomètres qui relie les océans Pacifique et Atlantique. Ce canal est une artère clé qui permet de réduire les coûts pour 90 % du commerce mondial transporté par voie maritime.

Ces restrictions du canal retardent les cargaisons et font grimper les taux de fret. Les taux de fret des conteneurs Shanghai – New York ont augmenté de 40 % par rapport à leur niveau le plus bas atteint en juin, pour atteindre 3 500 $/40 pieds. L’année dernière, 14 000 navires, transportant 290 millions de tonnes de marchandises, ont transité par le canal, payant 3 milliards de dollars de péages.

Quelles conséquences pour les marchés ?

L’imprévisibilité d’El Niño a également un impact sur la saison des ouragans dans l’Atlantique. Cette menace annuelle pour les marchés américains de l’essence, du GNL et de l’assurance est généralement moins active lors d’une année El Niño, mais ce n’est pas le cas.

Le Centre américain de prévision du climat vient de doubler les risques d’une saison des ouragans supérieure à la moyenne en les portant à 60 %, avec 2 à 5 ouragans majeurs attendus. La « saison » s’étend sur six mois, jusqu’au 30 novembre, et entre à présent dans son pic traditionnel de deux mois.

Ben Laidler - eToro

Global Markets Strategist

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