Les marchés financiers en 3D

Asset Management - Comment les classes d’actifs financières vont-elles progresser en 2023 ? Découvrez La Plume (décembre 2022), la lettre mensuelle d’informations du Groupe Vitalépargne. Cette lettre est rédigée par Igor de Maack.

Les marchés financiers ont défié la guerre en Ukraine, l’inflation, la récession et la Covid 19 en Chine. Ils ont absorbé les restrictions monétaires des banques centrales. En 2023, il faudra pourtant montrer que ces risques sont en partie derrière eux. Ce ne sera pas aisé, mais il n’est pas impossible de rêver à un scénario moins adverse.

L’année 2023 et les trois « D »

Après un rebond de presque 20 % sur les points les plus bas de septembre, les marchés financiers se projettent un peu plus sur l’année 2023 et ses trois « D » : tout d’abord la « Détente » obligataire. Les taux 10 ans américains sont passés de 3 % en août à presque 4,3 % fin octobre 2022. La Fed a enchaîné six hausses de taux d’affilée (+375 points de base). Si les conditions monétaires — et notamment la modération de l’inflation — se concrétisent, le cycle de hausse des taux devrait donc s’achever, entre 50 et 100 points de base supplémentaires.

Le deuxième « D » est celui de la « Désinflation ». C’est ce qui a été recherché en augmentant rapidement le coût de l’argent des deux côtés de l’Atlantique. Le prix des matières premières a reculé (pétrole à 85 dollars le baril, gaz naturel Dutch TTF à 130 euros/MWh). Le pic d’inflation a été franchi aux États-Unis (+9,1 % sur un an en juin et +7,7 % en octobre). En Europe, il devrait être franchi courant 2023 étant donné que l’inflation résulte en majeure partie du choc sur les prix de l’énergie lié à la guerre en Ukraine.

Enfin, le troisième « D » pourrait être la première lettre de « Désescalade » pour le conflit slave. Au vu des pertes humaines et du coût matériel, les nations engagées (OTAN, Ukraine, Russie) pourraient être amenées au sortir d’un hiver forcément douloureux à enfin trouver une issue diplomatique au conflit.

Quelles évolutions financières en 2023 ?

Ces trois éléments — sur lesquels nous ne pouvons avoir aucune certitude — seront déterminants pour l’évolution des classes d’actifs financiers en 2023. La récession en 2022, lorsqu’elle sera avérée dans les statistiques, devrait laisser sa place à une certaine stabilisation. C’est d’ailleurs plutôt la microéconomie qui risque d’être moins favorable, puisque la courroie de transmission de la macroéconomie joue toujours avec un effet retard.

Aux États-Unis alors que la croissance rebondira sûrement plus vite (cf. le chiffre record de ventes lors de ce Black Friday – 9 Md$), le changement politique n’a pas réellement eu lieu à l’occasion des élection midterms : « mes états d’âmes Éric sont comme des États d’Amérique » chantait Luna Parker. Et c’est exactement ce qu’ont exprimé les électeurs étasuniens : un état d’âme entre l’unité et la division avec en perspective le retour de Donald Trump pour l’élection Présidentielle américaine en 2024.

Enfin, signe d’une normalisation monétaire bienvenue, la faillite de la plateforme de crypto-monnaies (FTX) a levé le voile sur une bulle qui avait l’aspect fallacieux d’une monnaie. Or, une monnaie possède trois fonctions : premièrement, c’est un moyen d’échange (achat) ; deuxièmement, c’est une unité de compte (fixation des prix) et troisièmement, c’est une réserve de valeur (épargne). Pour tous les détenteurs de crypto-monnaies, ce n’est plus l’heure du « money time ».

La valeur du mois : Laurent-Perrier

La société familiale productrice de champagne a publié une forte progression de sa marge opérationnelle au premier semestre 2022 qui atteint désormais 33 %. Les gains de parts de marché et les revalorisations tarifaires ont permis de compenser plus que l’inflation des coûts matières.

Le mot de la fin

Si les « requins » prolifèrent dans le monde des affaires selon certains, il n’en est rien dans les océans. Ainsi, la dix-neuvième conférence du CITES a-t-elle réglementé strictement la pêche de 54 espèces de requins menacées d’extinction. Il faut savoir qu’un kilo d’aileron de requin vaut plus de 1 000 dollars sur le marché de Hong Kong.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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