par 
« Le temps s’en va, ma Dame. Las ! Le temps non, mais nous nous en allons ». Ces mots de Pierre de Ronsard viennent facilement aux lèvres à l’heure des adieux. Le 11 octobre dernier, Le Courrier Financier apprenait le décès de Jean-Marc Bourmault, des suites d’une longue maladie. Il avait 70 ans, et il était l’un des fondateurs de la Convention Patrimonia — aujourd’hui rendez-vous incontournable pour tous les professionnels du conseil en gestion de patrimoine.
Figure incontournable
Depuis le lancement de la 1ère édition, en 1994 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), il était là tous les ans… ou presque. En 2023, « Monsieur Patrimonia » n’avait pas pu se rendre à la 30e édition du salon. « De mon lit d’hôpital, un grand merci pour la convention et ceux qui la construise », écrivait-il encore au début du mois d’octobre. Jean-Marc Bourmault a participé à toutes les étapes de la construction de la Convention Patrimonia — pour laquelle il exerçait toujours la fonction de consultant senior, après avoir été responsable des partenariats.
« C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Marc Bourmault. Figure incontournable de la profession, Jean-Marc a contribué à faire de la Convention Patrimonia ce qu’elle est aujourd’hui. Nous retiendrons de lui son envie de vivre et sa passion dans tout ce qu’il entreprenait et adressons de tout cœur nos sincères condoléances à sa famille et ses proches », a réagi l’équipe de Patrimonia sur LinkedIn. Les hommages se sont depuis multipliés sur les réseaux sociaux, venant de ceux qui ont eu l’occasion de travailler et d’interagir avec lui.
Au revoir, « Monsieur Patrimonia »
Ce vendredi 20 octobre, une bénédiction s’est tenue pour lui en l’église du Cœur-Immaculé-de-Marie à Suresnes (Hauts-de-Seine). Jean-Marc Bourmault était marié, et père de deux enfants — une fille prénommée Hélène, et un fils, Thomas, né avec une maladie orpheline. Jean-Marc Bourgault ne voulait ni fleurs, ni couronnes. Si ses proches ont ouvert une cagnotte Leetchi en son nom, la veille de ses obsèques, c’est parce qu’« il souhaitait que le centre Usep de la Fondation Saint Jean de Dieu, dans laquelle son fils est accueilli, bénéficie des dons collectés ».
Pour lui rendre hommage, Sophie Bernard — cofondatrice Radio Patrimoine et proche de Jean-Marc Bourmault — a pris la plume la semaine dernière. Son texte était destiné à être lu dans l’église, pendant la cérémonie. Avec l’accord de la famille, la rédaction du Courrier Financier a choisi de le publier :
La vie c’est comme une partition de musique, elle coule et file à toute vitesse remplie de notes et de rythmes plus ou moins rapides, de passages graves et difficiles, d’instants aigus et lumineux. Ce jour en est le refrain, la reprise de tous les moments que nous avons pu passer avec Jean-Marc qui aimait plus que tout, sa femme, ses enfants, ses petits-enfants, sa famille, ses amis…
Le temps s’est arrêté et les souvenirs se sont enflammés : ceux de ces années professionnelles et d’amitié avec lui nous ont remplis de bonheur, riche de toutes les nuances que Jean-Marc composait. La vie n’est ni juste, ni tendre, parfois douloureuse ou triste, parfois gaie ou joyeuse, mais elle est composée d’instants uniques que nous avons eu la chance de vivre avec lui.
Elle coule et s’égrène au travers de notes noires et blanches, de croches et de clés indéchiffrables dans lesquelles Jean-Marc s’était inscrit à sa manière, pour embellir nos chansons et nos refrains.
Merci Jean-Marc, mon ami, mon mentor, pour ton amitié sans faille, ta confiance absolue, ton soutien inébranlable, ta patience, ton combat, ton courage, ta dignité. Tu nous manques déjà.
Achevé de rédiger le 20 octobre 2023
