Investissement responsable : les assureurs accélèrent la cadence

Responsabilité sociale - La semaine dernière, Ostrum Asset Management (Ostrum AM) a dévoilé les résultats de l'étude qu'elle a réalisée en partenariat avec « L’Argus de l’Assurance » sur l'investissement responsable. L'enquête a été menée auprès de 217 responsables du monde l'assurance, par l'Institut Info Pro Digital Etudes.

Ostrum Asset Management (Ostrum AM) — société de gestion de portefeuille — a dévoilé ce vendredi 28 mai son étude sur l’investissement responsable en partenariat avec L’Argus de l’Assurance. L’enquête a été menée en ligne de février à mars derniers par l’Institut Info Pro Digital Etudes, auprès de 217 décideurs du monde de l’assurance et lecteurs de L’Argus de l’assurance — Direction générale, Direction Gestion des risques, Direction des investissements, Direction conformité / audit interne, etc.

Règlementation et crise sanitaire

Dans ce document, les assureurs expliquent la mise en œuvre de leur stratégie en matière d’investissement responsable. Ils expriment également leurs besoins en matière d’accompagnement. L’intérêt pour la finance durable est croissant depuis plusieurs années. 53 % des sondés ont décidés d’amplifier leur stratégie de verdissement d’actifs à la suite de la promulgation de l’article 173 de la loi de la transition énergétique.

D’autres dispositions réglementaires, comme les Accords de Paris (41%) et le Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR) (41 %), ont également été le moteur de la prise de conscience des assureurs sur l’investissement durable. D’après l’enquête, 81 % des décideurs de l’assurance confirment également avoir accéléré leur réflexion en matière d’investissement responsable à la faveur de la crise sanitaire.

Les assureurs semblent déjà avoir une idée précise des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) privilégiés à analyser dans leurs choix d’investissement. Selon l’étude, 68 % des décideurs estiment que les émissions de CO2 constituent le critère le plus important à prendre en compte, suivi de la transition écologique avec une dimension sociale (55 %).

Des freins demeurent

Malgré une volonté réaffirmée, les assureurs font face à certains obstacles. Selon 83 % des sondés, les exigences de capital imposées par Solvabilité 2 constituent le frein le plus important ; l’environnement de taux bas impacte également le développement de la finance responsable dans l’assurance pour 64 % d’entre eux.

L’intégration des critères ESG au sein de leur stratégie présente des difficultés pour 92 % d’entre eux — par manque de ressources (48 %), de données (33 %) et de temps (32 %) ou absence de méthodologie (29 %). Enfin, dans un secteur où les systèmes d’information sont parfois anciens, complexes avec des sources de données éparses, la qualité des données et la capacité à produire les reportings exigés par la règlementation restent au cœur des préoccupations des assureurs.

Lors du choix d’un partenaire, 61 % des sondés vont regarder en priorité la qualité des reportings ; ils souhaitent y retrouver : leur empreinte carbone (63 %), le taux de couverture ESG de leurs portefeuilles (47 %) et leurs expositions ISR (42 %). Pour décider de leur politique de gestion, les assureurs veulent aussi être accompagnés pour mesurer les impacts et conséquences de la réglementation (46 %) ainsi que sur la déclinaison de leurs engagements (41 %).

La Rédaction - Le Courrier Financier

L'équipe des rédacteurs du Courrier Financier

Voir tous les articles de La Rédaction