Marchés actions : valeurs cycliques et récession en zone euro, à quoi faut-il s’attendre ?

Asset Management - L’économie de la zone euro devrait rebondir avec la reprise du commerce asiatique à la fin de l’année. Les compagnies pétrolières et les valeurs cycliques offrent des opportunités d’investissement attractives. Comment les investisseurs peuvent-ils tirer profit des marchés actions ? Nicolas Simar, Gérant chez NN Investment Partners, partage son analyse.

L’Europe est confrontée à un nouveau paradigme caractérisé par des taux d’intérêt et une croissance économique faibles. Les craintes d’une récession nous semblent cependant semblent exagérées, ce qui explique pourquoi nous sommes particulièrement positifs sur les compagnies pétrolières et les valeurs cycliques sous-valorisées.

Dynamique positive en zone euro

Les données économiques indiquent un ralentissement de la zone euro au cours des derniers mois. La croissance du PIB (en annualisé) passe de 1,6 % au troisième trimestre 2018 à 1,1 % au quatrième trimestre 2018. Nos analyses démontrent toutefois que l’économie de la zone euro devrait rebondir à la fin de l’année.

La région connaît une dynamique positive, notamment avec une baisse continue du chômage qui est passé d’un pic de 12% en 2014 à 7,8% en février. Certes les indices de surprises économiques se trouvent encore en territoire négatif, mais ils évoluent dans une direction positive, passant de -82 en janvier à -61 en mars.

Les marchés se préparent à une récession

Nous estimons également que l’économie de la zone euro devrait bénéficier d’un fort soutien de ses principaux partenaires commerciaux en 2019. L’économie américaine continue de se montrer solide et l’environnement économique en Chine, qui avait pesé sur les exportations européennes en 2018, s’améliore : l’indice PMI de la Chine est reparti à la hausse en mars et a même dépassé les attentes en reprenant une trajectoire expansionniste.

En dépit de la dynamique économique macroéconomique positive, nous notons que les marchés se concentrent sur les facteurs négatifs et continuent de pricer les valeurs cycliques en prévision d’une récession. Les actions des secteurs des matériaux et de l’industrie — qui connaitront une belle remontée si le commerce international se redresse — affichent aujourd’hui un prix attractif compte tenu de leur excellent potentiel.

Les valeurs cycliques restent très attractives

Il y a clairement eu un ralentissement en Europe : la croissance du PIB est passée de 2 % il y a six mois à environ 1 % aujourd’hui. De nombreuses sociétés de la zone euro ont ainsi été pricées en prévision d’une récession, mais nous estimons qu’un tel scénario est peu probable. De nombreuses valeurs cycliques européennes sont fortement dépendantes du commerce asiatique et celles-ci devraient repartir à la hausse plus tard cette année.

Quel que soit l’environnement macroéconomique dans six mois, de nombreuses valeurs cycliques sont très attractives compte tenu des niveaux actuels de valorisation. Les compagnies pétrolières, dont l’allocation de capitaux s’est améliorée, continuent de générer du free cash flow et sont encore en mesure de couvrir les dividendes, même dans un contexte de prix du pétrole bas.

Les dividendes, composante-clé du rendement

Les investisseurs doivent également garder en tête que dans le contexte actuel de faibles taux d’intérêt, les dividendes vont constituer une composante clé du rendement : à long terme, les dividendes représentent 60 à 70 % du rendement des actions des pays développés. Il est donc essentiel d’identifier les sociétés qui affichent un bilan solide.

En termes d’allocation géographique, nous privilégions le marché actions allemand où les secteurs cycliques sont fortement représentés. Nous ne privilégions pas tous les secteurs cycliques. Nous sous-pondérons le secteur financier, parce qu’il est confronté à des changements structurels qui pèsent sur les revenus et poussent à des hausses de coûts.

L’importance croissante des critères ESG

Nous avons intégré les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) tant au niveau de la construction du portefeuille qu’au niveau de l’analyse des titres, tout en veillant à ce que ces critères soient réellement intégrés.

Nous avons également appris à toujours porter un regard neuf sur notre portefeuille, comme si nous venions de lancer le fonds, en nous posant notamment la question suivante : « Si nous lançions le fonds aujourd’hui, est-ce que nous inclurions ces titres dans notre portefeuille ? »

Nicolas Simar - NN Investment Partners

Gérant du fonds NN Euro High Dividend

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