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Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor
Amadouer le dragon chinois. Ce mercredi 5 avril, Emmanuel Macron est arrivé en Chine pour rencontrer le président Xi Jinping — en compagnie d’Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne. Objectif pour les deux dirigeants européens, « restaurer » les liens avec l’un des partenaires économiques majeurs de l’Union européenne (UE). Ils doivent aborder plusieurs dossiers délicats, comme la guerre en Ukraine et les tensions avec Taïwan. La précédente visite d’Emmanuel Macron en Chine remonte à 2019, rapporte Reuters. Cette année-là, Ursula von der Leyen prenait la tête de l’exécutif européen.
Peser dans le conflit en Ukraine
Lors du dîner organisé au Grand Palais du Peuple de Pékin ce jeudi 6 avril, le chef de l’Etat français a remis plusieurs cadeaux diplomatiques à son homologue chinois. Dans le lot, figure un vase bleu en porcelaine de Sèvres, d’après une information de RTL. Il est orné de poissons colorés, symboles de richesse et d’abondance dans la tradition locale. « Ce cadeau mettra autant en lumière le savoir-faire français que les liens historiques qui unissent (les) deux pays depuis plusieurs siècles », explique l’Elysée. La France a également offert deux photographies en noir et blanc de Marc Riboud (1923-2016), célèbre pour ses reportages en Chine.
Emmanuel Macron a convié Ursula von der Leyen à l’accompagner, afin de donner une image d’unité européenne. Ensemble, ils ont exhorté Xi Jinping à raisonner Moscou — proche allié de Pékin — afin de contribuer à mettre fin à la guerre en Ukraine. Sur la question des droits de l’homme, Ursula von der Leyen s’est montrée plus ferme. « J’ai fait part de nos préoccupations quant à la forte dégradation de la situation des droits de l’homme en Chine », a-t-elle déclaré ce jeudi devant la presse, à l’issue d’une rencontre trilatérale avec Emmanuel Macron et Xi Jinping. De son côté, le président français a plaidé pour une « exigence respectueuse ».
Relations sino-américaines en filigrane
Politique et économie s’entremêlent. Emmanuel Macron est venu avec une cinquantaine de dirigeants d’entreprises — dont Airbus, Alstom et EDF. La France veut réchauffer les relations économiques avec la Chine, suite à l’échec du pacte d’investissement bilatéral en 2021. Le Parlement européen avait rejeté le texte en raison des sanctions de Pékin contre les eurodéputés. Xi Jinping, lui, veut empêcher l’Europe de s’aligner sur les Etats-Unis sur la question de Taïwan. « En ce sens, Macron est peut-être le partenaire le plus important de Pékin en Europe », relève Noah Barkin, analyste au sein de Rhodium Group.
Pour convaincre, la Chine ne manque pas d’atouts. En janvier et février derniers, les indicateurs économiques officiels montrent le rebond de son économie — avec un objectif de croissance de 5 % en 2023. « Les ventes au détail ont augmenté de 3,5 % par rapport à la même période en 2022. Le secteur immobilier, après une année d’activité économique nettement ralentie, donne de premiers signes de stabilisation. Outre de bons chiffres de transactions immobilières, la réalisation de projets non encore achevés affiche un taux de croissance de 8 % », analyse Swiss Life Asset Managers dans son point de conjoncture publié ce mercredi 5 avril.
