Sommet pour un nouveau pacte financier mondial : quels enseignements ?

Responsabilité sociale - La semaine dernière, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial s'est tenu à Paris. L'objectif était d'insuffler une dynamique pour rénover le système financier mondial afin d'aider les pays à faible revenu à faire face au changement climatique. Les explications de Michael Lewis, responsable de la recherche ESG chez DWS.

Le sommet a permis de mettre en commun les objectifs en matière de climat, de biodiversité, de développement et de transition écologique, en reconnaissant enfin les interdépendances entre toutes ces préoccupations. De notre point de vue, la partie la plus importante du sommet a été la façon dont le financement lié au changement climatique et à la gestion du développement durable dans les marchés émergents peut être renforcé.

Combler le retard de financement

La réponse à cette question est plus urgente que jamais. L’objectif de la COP 15 fixé en 2009 pour que le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement atteigne 100 milliards de dollars américains d’ici 2020 vient tout juste d’être atteint, avec trois ans de retard sur le calendrier prévu (source UNCTAD juin 2023).  

Toutefois, ce n’est pas seulement la rapidité avec laquelle ces objectifs seront atteints qui constitue un problème important, mais aussi le niveau des capitaux, puisque les investissements dans les infrastructures énergétiques des marchés émergents doivent à eux seuls atteindre au moins 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030 (source AIE juin 2021).  Cela met en évidence la tâche colossale qui nous attend.

Objectifs climat et de développement

Il n’est donc pas étonnant que l’annonce officielle faite la semaine dernière par le Sénégal et l’International Partners Group de lever 2,5 milliards d’euros pour le déploiement des énergies renouvelables suscite un certain espoir. Il pourrait s’agir du premier d’un nombre important de partenariats public-privé de ce type, à l’instar des partenariats pour une transition énergétique durable annoncés par l’Indonésie, l’Inde, le Viêt Nam et l’Afrique du Sud au cours des dernières années.

Tous les regards sont désormais tournés vers la prochaine série de discussions relatives aux réformes du système financier international qui auront lieu lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale en septembre à Washington. Le déblocage des bilans des banques multinationales de développement figure désormais en tête de l’agenda politique.

L’utilisation de provisions pour premières pertes et la réduction du risque de ces investissements peuvent s’avérer être le moyen le plus efficace d’attirer les capitaux du secteur privé pour atteindre les objectifs en matière de climat et de développement.

Michael Lewis - DWS

Responsable de la recherche sur la thématique ESG

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