Crise sanitaire : le PGE est prolongé jusqu’à fin 2021

Patrimoine - Bonne surprise pour les entreprises, le prêt garanti par l'Etat (PGE) est prolongé jusqu'au 31 décembre prochain. Sous quelles conditions les chefs d'entreprises pourront-ils désormais souscrire ? Quel avenir pour ce dispositif d'aide ?

Les entreprises ont gagné six mois de sursis. Le prêt garanti par l’État (PGE) devait prendre fin au 30 juin prochain. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, annonce ce jeudi 22 avril que le dispositif sera prolongé jusqu’à la fin de l’année. Les entreprises « pourront continuer à bénéficier du soutien des pouvoirs publics tant que des règles sanitaires leur seront imposées », afin qu’elles « puissent se projeter dans les mois à venir ». La mesure vise en priorité les secteurs concernés par les fermetures administratives, ou très touchés par la crise sanitaire — le tourisme, l’hébergement-restauration, la culture, l’événementiel et le sport.

Eviter les faillites en cascade

Les chefs d’entreprise pourront donc solliciter ce prêt garanti à 90 % par l’Etat jusqu’au 31 décembre 2021. Les entreprises « pourront continuer à bénéficier du soutien des pouvoirs publics tant que des règles sanitaires leur seront imposées », afin qu’elles « puissent se projeter dans les mois à venir ». D’après la Fédération bancaire française, plus de 675 000 entreprises avaient bénéficié d’un PGE — pour un montant total proche de 137 milliards d’euros, en date du 9 avril dernier. La mesure vise en priorité les secteurs concernés par les fermetures administratives, comme le tourisme, l’hébergement-restauration, la culture, l’événementiel et le sport.

Ce nouveau délai n’est pas la seule évolution au programme. Les nouveaux PGE souscrits pourront servir à payer les dettes des entreprises à l’égard de leurs fournisseurs (ou dettes d’exploitation). L’Etat veut à tout prix éviter les faillites en cascade lorsque les aides publiques prendront fin. « Nous ne voulons pas qu’après une période de protection, il y ait tout d’un coup un dégel brutal qui se solde par des dizaines de milliers de faillites », s’inquiète Bruno Le Maire. Les entreprises nagent actuellement entre deux eaux. En mars 2021, la Banque de France mettait en évidence un recul de 40,9 % des défaillances d’entreprise sur un an.

Cap vers le retour à la normale

Les aides n’ont cependant pas vocation à devenir permanentes. Pour les entreprises qui vont redémarrer, « nous prévoyons une baisse dégressive du fonds de solidarité, selon les modalités de calendrier et de détermination des sommes qui seront étudiées avec les organisations syndicales et les organisations patronales » précise Bruno Le Maire. En revanche, le fonds de solidarité « devra être maintenu » pour les secteurs fermés. Dans la même logique, le Gouvernement prévoit de maintenir les exonérations de charges pour les secteurs les plus touchés encore plusieurs mois. De leur côté, les banques se veulent rassurantes.

« De très nombreuses entreprises ont conservé la trésorerie issue de leurs emprunts, y compris le PGE », assure la Fédération bancaire française. En date du 16 avril dernier, sur un échantillon de plus « de 459 000 PGE pour lesquels le choix a été exprimé », la majorité des entreprises (68 %) choisit la durée de remboursement maximale — c’est-à-dire six ans. De quoi renforcer l’idée d’un allongement de la durée de remboursement du prêt ? Début février dernier, l’Etat manifestait son souhait d’allonger ce délai à huit ans. Pour les finances publiques, cela vaudra toujours mieux qu’un effacement pur et simple de la dette des entreprises.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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