Gestion sous mandat indicielle : comment se comporte-elle en période de crise ?

Asset Management - En pleine crise économique, les investisseurs s'en remettent souvent à la gestion active pour « naviguer à travers la crise ». Est-ce vraiment la meilleure approche pour garantir la résilience des portefeuilles ? Quels sont les avantages comparatifs de la gestion sous mandat indicielle ? Les explications d'Alexis Naacke, Responsable de la gestion de Yomoni.

Dans les esprits de beaucoup, seul un gérant actif est à même de piloter ses portefeuilles pour traverser au mieux les périodes de volatilité extrême. Or, la gestion indicielle sait se montrer très résiliente en période de crise pour affronter les retournements de marché.

Une gestion peu coûteuse 

L’essentiel de la valeur ajoutée de la gestion indicielle se concentre sur une dimension très technique (voire technologique) reposant sur la capacité à répliquer au mieux des indices. Son développement historique est d’ailleurs très lié aux progrès dans le domaine des technologies de l’information. Une part importante des coûts pour les sociétés qui ont choisi la voie de la gestion active se concentre sur les ressources dédiées à la recherche financière : analystes, gérants, recherche externe, etc.

Cette grande différence de coûts se retrouve logiquement dans les écarts de frais considérables entre les fonds des gestions actives et indicielles. Le succès de cette dernière en matière de progression des encours s’explique d’abord par leurs résultats. Ces performances doivent s’apprécier après prise en compte des frais, ce qui confère à la gestion indicielle un avantage initial incontestable. 

Des performances au rendez-vous 

Dans l’univers des fonds Actions US et sur une période de dix ans (se terminant au 30/12/2019) seulement 8,1 % des fonds gérés activement surperforment la gestion indicielle, d’après Morningstar. Pour les fonds d’actions européennes grandes capitalisations, ce chiffre s’élève à 46,4 % sur cette même période. Ces résultats se sont améliorés depuis les études de 2017 et de 2018. La sous-performance de la gestion active par rapport à la gestion passive est donc encore plus grande lorsqu’elle est mesurée sur une période qui couvre la crise de 2008.

Contrairement à l’idée reçue, les gérants actifs ne « s’en tirent pas mieux » dans les périodes de krachs boursiers. Selon l’institut SPIVA, la surperformance sur une période donnée ne garantit en rien une surperformance sur des périodes ultérieures. C’est même plutôt l’inverse. Sur les 571 fonds du premier quartile (les 25 % des produits les plus performants) au 30 mars 2014, seuls 0,2 % étaient encore dans le premier quartile trois ans plus tard, et encore 0,2 % quatre ans plus tard. 

Vues tactiques et surcroît de performance

La construction des vues tactiques s’appuie essentiellement sur l’analyse de l’environnement macroéconomique international. Plus spécifiquement, sur deux variables clés : la croissance économique et l’inflation. Les perspectives de croissance économique à court terme nous permettent de définir des vues sur le caractère plus ou moins offensif des positions tactiques.

En phase de croissance économique « satisfaisante ou en amélioration », nous augmentons le caractère agressif des portefeuilles. Nous privilégions les actifs les plus risqués et les thématiques les plus pro-cycliques. À l’opposé, dans les phases de ralentissement ou de récession, nous mettons en place des positions tactiques défensives. Nous ciblons les classes d’actifs les moins risquées (obligations gouvernementales en particulier), les secteurs boursiers les moins sensibles à la tenue de la conjoncture et, au sein de la classe d’actifs obligataire, les obligations les plus sûres.

Alexis Naacke - Yomoni

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