Economie :  état des lieux et perspectives

Asset Management - Aux Etats-Unis, La croissance devrait rester légèrement supérieure à 2%, tandis que Dans la zone euro, on observe une accélération modérée de la croissance. Quant à la croissance japonaise, elle accélère au premier trimestre 2017, alors qu'en Chine, La croissance excessive de l’endettement chinois reste préoccupante.

Etats-Unis 

La croissance a été modeste au premier trimestre ; la très faible contribution de la consommation étonne, compte tenu de la croissance de l’emploi, du haut niveau de confiance des ménages et de la hausse des salaires. Le rebond de l’investissement est encourageant : le taux d’investissement, pendant toute la reprise, a été très inférieur à ce qu’il était avant la crise, expliquant la faible croissance des capacités et surtout l’atonie de la productivité.

Avec un taux de chômage à 4,3 %, l’économie est proche du plein emploi. D’autres indicateurs confirment ce diagnostic ; les inscriptions hebdomadaires au chômage au plus bas depuis plusieurs décennies, le nombre de chômeurs par ouverture de poste depuis que la série existe. Certes, le taux de participation est inférieur à son niveau d’avant la crise, en partie seulement pour des raisons démographiques. Mais, au total, la situation du marché de l’emploi permet une accélération, encore timide, des salaires.

Selon le FOMC lui‐même, l’inflation a été proche de l’objectif (2 % à moyen terme) dans les mois écoulés. L’accélération des prix n’est certes pas linéaire, notamment compte tenu des fortes fluctuations dans le prix du pétrole. En revanche, le comblement graduel de « l’output gap » (écart entre PIB effectif et PIB potentiel) devrait tirer vers le haut l’inflation.

Europe

La croissance de la zone euro a été supérieure à celle des Etats‐Unis en 2016. Le premier trimestre est encourageant, et montre, notamment, une contribution significative de l’investissement. Les enquêtes sont assez solides, l’IFO allemand étant même à son plus haut niveau depuis l’unification. Le climat des affaires mesuré par la Commission laisse espérer une nouvelle accélération en 2017. La croissance resterait assez modeste, mais elle est déjà supérieure au potentiel.

L’inflation a accéléré dans les premiers mois de l’année, avant de baisser à nouveau, notamment en raison d’effets de base et du prix du pétrole. Mais les tensions qui apparaissent modestement sur les capacités devraient continuer à tirer les prix vers le haut. Quant aux taux d’intérêt, les diverses mesures, classiques ou non, prises par la BCE les ont amenés à des niveaux historiquement bas, permettant un lent redémarrage de la distribution de crédit dans un contexte d’assouplissement des conditions d’octroi de prêt.

Qu’il s’agisse des taux, du bilan, du guidage prospectif, toutes les composantes de la politique monétaire sont accommodantes. M. Draghi a répété que les taux ne seraient pas montés tant que la banque centrale achèterait des titres. L’amélioration de la conjoncture pourrait toutefois conduire la BCE à modifier prochainement sa forward guidance. Les risques politiques en Europe se sont atténués, mais pourraient revenir à l’ordre du jour en cas d’élections anticipées en Italie.

Japon

La croissance continue  de se renforcer. Elle atteint +0,5% au 1er trimestre 2017 après +0,3% au précédent. Cette croissance est relativement bien équilibrée avec une demande privée domestique qui commence à prendre le relais des exportations.

L’inflation est positive depuis le début de l’année. Le mouvement s’explique en partie par les prix de l’énergie, mais aussi par les effets de la baisse du yen. Pour autant plusieurs éléments sont rassurants aux yeux notamment de la BOJ : les anticipations d’inflation ont cessé de se dégrader, et le comblement de l’output gap devrait renforcer les tensions inflationnistes.

Chine

Les derniers indicateurs semblent  souligner un ralentissement de l’activité depuis un point haut au 1er trimestre 2017. Pour autant , les différentes données d’échanges commerciaux dans la zone Asie continuent de  montrer une bonne dynamique   économique.

La forte croissance  de l’endettement des entreprises  chinoises monopolise l’attention des observateurs internationaux et explique la dégradation par Moody’s de la note souveraine de la Chine. Les autorités s’attachent à contrôler de plus en plus vigoureusement l’évolution du crédit. Pour contourner les premières restrictions, les banques et les entreprises se sont retournées vers les  modes de financement plus risqués communément réunis sous le vocable « shadow banking ».

La relative stabilité du taux de change depuis quelques semaines, la diminution assez nette des sorties de capitaux, sont autant d’indicateurs d’un contrôle accru des autorités. Les autorités ont ainsi annoncé une modification du mode de fixation du cours du yuan, qui semble aller vers beaucoup plus de contrôle et moins de place faite au marché. Le poids des autorités va rester important jusqu’aux prochaines échéances politiques.

La croissance dans le monde émergent semble se renforcer avec la normalisation de l’inflation

L’activité se renforce graduellement dans la plupart des pays émergents. La dynamique observée en Chine et dans les grands pays développés profite également aux émergents. L’inflation se normalise dans la plupart des grands pays émergents. En revanche, et souvent en raison d’un affaiblissement de la devise, on observe une accélération de l’inflation notamment en Turquie et au Mexique. Quelques pays présentent toutefois des risques particuliers souvent liés à leur situation politique ou géopolitique ; le Brésil, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Mexique.