Aujourd’hui, l’engagement d’une procédure d’impeachment reste peu probable mais pas impossible non plus.
L’impeachment est une procédure de « destitution » inscrite dans la constitution américaine qui confère au Congrès (Chambre des Représentants, puis Sénat), la possibilité de juger et de destituer les plus hautes personnalités de l’Etat, président y compris. Seuls quelques faits sont générateurs d’une telle procédure : trahison, corruption et « crimes et délits majeurs ». Bien que cette dernière notion puisse paraître floue, l’obstruction à la justice entre dans cette catégorie. La procédure est engagée par la Chambre des Représentants à la majorité simple puis, après enquête, le Sénat juge de la culpabilité à la majorité des deux tiers.
Pour le moment, avec un Congrès à majorité républicaine, l’hypothèse d’une telle procédure est très peu probable. Mais en novembre 2018 se tiennent les élections de mi-mandat et la perspective d’une défaite pour les républicains pourrait diviser un peu plus le parti coincé entre un président iconoclaste encore largement soutenu par ses partisans et sa base électorale traditionnelle.
Comment les marchés ont-ils réagi à ce risque ?
L’annonce de James Comey a eu l’effet d’une petite bombe à la Maison Blanche et la succession de scandales retarde mécaniquement les réformes fiscales et budgétaires promises. Nous avons donc assisté à un épisode de réévaluation du risque américain mercredi dernier : hausse de la volatilité, baisse des actifs risqués, du dollar, des rendements américains et européens et hausse de l’or. Depuis, la situation s’est partiellement calmée mais l’accumulation de « casseroles » du président est vouée à se matérialiser par une prime de risque politique plus importante sur les actifs risqués américains (actions, dettes risquées et dollar).