Sébastien Lagarde – C-Quadrat : micro caps, « la dernière poche d’inefficience des marchés actions »

Asset Management - Comment définir les micro caps ? Pourquoi investir sur ce segment de la cote ? Quelle place leur donner dans une allocation d'actifs ? C-Quadrat AM France revient sur ces valeurs peu connues et encore peu exploitées par les grandes sociétés de gestion sur les marchés actions. Sébastien Lagarde, Gérant de portefeuilles chez C-Quadrat AM France, répond à nos questions.

Que représentent les micro-capitalisations sur les marchés actions ? « Un terrain de jeu colossal », nous répond Sébastien Largarde, gérant de portefeuille chez C-Quadrat Asset Management (AM) France. Depuis 2005, il gère des actions micro caps. Comprendre par là des sociétés qui font moins de 750 millions d’euros de capitalisation boursière. Elles rassemblent « la moitié des sociétés cotées dans le monde — plus de 22 000 — et pourtant elles ne représentent que 2 % de la cote », déclare Sébastien Lagarde. Leur caractère presque anecdotique permet à ces entreprises cotées de passer largement sous les radars des grandes sociétés de gestion. Cette particularité en fait « probablement la dernière poche d’inefficience des marchés actions », se réjouit Sébastien Lagarde.

Plus performantes que les big caps

Depuis 2005, Sébastien Lagarde s’est spécialisé sur le segment des actions dites « micro caps ». D’après lui, les sociétés concernées s’avèrent en général plus jeunes et plus innovantes que les autres. Résultat, elles génèrent une croissance bénéficiaire plus importante pour les investisseurs. « Sur le long terme, cela veut dire plus de performance qu’au sein du monde des grandes valeurs », souligne le gérant. Une bonne raison pour susciter l’intérêt des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) ! Dans l’univers des micro caps, les parcours boursiers se révèlent en général très peu corrélés les uns aux autres. De quoi permettre aux gérants de « construire des portefeuilles qui vont être beaucoup moins volatils que chacun des ingrédients qu’ils vont y mettre », relève Sébastien Lagarde.

La variété des possibles représente autant d’opportunités de diversification. « C’est un terrain de jeu idéal pour faire de la sélection de valeur », résume Sébastien Lagarde. En 20 ans d’expérience, le gérant a développé une approche spécifique pour travailler ce segment de la cote. Sa stratégie vise à contourner les deux défauts majeurs des micro caps, à savoir « leur faible liquidité et le fort risque intrinsèque lié à chaque valeur ». Tout d’abord, « les montants investis restent très raisonnables » afin de garantir la liquidité quotidienne du portefeuille. Ensuite, la diversification permet d’atténuer les risques. L’astuce consiste à réduire le poids accordé à chaque société au sein du portefeuille d’actifs sous gestion. Une stratégie que C-Quadrat souhaite développer sur le marché hexagonal.

Quelle place dans une allocation ?

Depuis la rentrée 2019, C-Quadrat AM France propose ainsi à ses clients deux nouveaux véhicules sur le segment des micro caps. Le premier portefeuille se restreint à l’aire géographique européenne, sous le nom de C-Quadrat Europe Microcap. « C’est un fonds qui est éligible au PEA-PME », précise Sébastien Lagarde. Le deuxième portefeuille élargit son champ d’investigation au niveau international, derrière l’appellation C-Quadrat Global Microcap. « Ces produits offrent un couple rendement-risque attractif sur le long terme », rappelle le gérant. Reste à leur donner leur juste place. Pour la société de gestion, il faut respecter la structure du marché actions. Chaque investisseur devrait ainsi « allouer au moins 2 % de sa poche actions aux micro capitalisation », estime Sébastien Lagarde.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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