Royaume-Uni : la Première ministre Liz Truss démissionne

Actualités - Ce jeudi 20 octobre, la Première ministre Liz Truss annonce sa démission. Le parti conservateur britannique doit organiser des élections pour désigner son successeur. Boris Johnson va-t-il faire son grand retour en politique ? Quel avenir économique pour le Royaume-Uni ? Le point avec Le Courrier Financier

Royaume-Uni : la Première ministre Liz Truss démissionne

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

Clap de fin pour le mandat de Liz Truss. Ce jeudi 20 octobre, la Première ministre britannique a annoncé sa démission. « Je dois admettre, qu’au regard de la situation, je ne peux pas honorer le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur. J’ai donc parlé à Sa Majesté le Roi pour lui dire que je démissionnais de mon poste de cheffe du Parti conservateur», a-t-elle déclaré devant la presse, qui s’était réunie devant le 10 Downing Street, à Londres. Après un seulement 44 jours d’exercice, Liz Truss décroche le record du mandat de Premier ministre le plus court de toute l’histoire du Royaume-Uni.

Démissions en cascade

Début septembre dernier, Liz Truss succédait à Boris Johnson — emporté par le scandale du « Partygate ». Il lui était reproché d’avoir organisé plusieurs fêtes au 10 Downing Street, alors que le pays était soumis à un confinement sanitaire strict. Dans son sillage, Liz Truss n’a tenu que six semaines. Le 23 septembre dernier, elle présentait son « mini-budget » destiné à relancer la croissance et juguler l’inflation (10 % en septembre). Liz Truss prévoyait notamment des baisses d’impôts pour les plus riches et de nouvelles dépenses contre la crise énergétique. De quoi déclencher une panique boursière, et la chute de la livre sterling.

La Première ministre s’est résolue à abandonner la quasi-totalité de son programme budgétaire et fiscal. Mais rien n’a pu inverser la tendance, d’autant plus que l’économie britannique se dirige vers la récession. Le 14 octobre dernier, cette conjoncture a coûté son poste au ministre des finances, Kwasi Kwarteng. Il a depuis été remplacé par Jeremy Hunt. Ce mercredi 19 octobre, la position de Liz Truss s’était encore plus fragilisée avec la démission de Suella Braverman, ministre de l’intérieur, officiellement pour une « infraction technique ». Elle aurait utilisé sa messagerie personnelle pour envoyer un document officiel.

Le grand retour de Bojo ?

D’après l’agence Reuters, les sondages d’opinion montrent que les Tories risquent d’être balayés aux prochaines législatives qui se tiendront fin 2024. Certains élus estimaient que Liz Truss devait céder sa place pour qu’ils soient en mesure de redorer leur image. « J’ai rencontré ce matin le président du Comité 1922, Sir Graham Brady. Nous sommes tombés d’accord pour dire qu’il devrait y avoir une élection la semaine prochaine. Cela nous permettra de mettre en oeuvre nos projets budgétaires et de maintenir la stabilité économique et la sécurité nationale », a déclaré Liz Truss ce jeudi 20 octobre, en conférence de presse.

Le Parti conservateur organisera le 28 octobre une élection interne pour désigner un nouveau dirigeant. Le règlement prévoit que deux candidats seront présentés aux votes, à moins qu’il ne reste qu’un seul candidat en lice. Parmi les candidats pressentis figurent l’ancien ministre des Finances, Rishi Sunak, et Penny Mordaunt, ex-ministre de la Défense. Cependant, la base du parti reste largement fidèle à Boris Johnson et souhaiterait même son retour — d’après un sondage YouGov publié le 18 octobre dernier. L’ancien Premier ministre pourrait même se présenter, avance le Times. Bientôt le retour de Bojo ?

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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