MIF 2 : l’AMF étudie les pratiques de 11 banques de réseau

Actualités - Depuis 2011, l’AMF conduit des visites mystère pour apprécier les conditions de commercialisation des produits financiers, au travers du processus de découverte du profil « client » et de ses besoins, ainsi que du conseil prodigué. Quel bilant, un an après MIF 2 ? Cette semaine, l'AMF publie une note concernant les pratiques des 11 principaux établissements présents sur le territoire français.

L’un des objectifs majeurs de la règlementation MIF 2 — entrée en vigueur le 3 janvier 2018 — consiste à renforcer la protection des investisseurs. Dans ce cadre, l’AMF a conduit 2 campagnes entre décembre 2018 et février 2019. Cela représente sur tout le territoire 220 visites mystère dans les 11 principaux établissements. Objectif, disposer d’éléments concrets afin d’observer le conseiller bancaire en situation de conseil en investissement.

Un profil « nouveau client »

L’appétence au risque de ces visiteurs mystère reprenait les traditionnels scénarios « risquophobe » ou « risquophile » déjà utilisés au cours des années précédentes. Les scénarios ont été spécifiquement conçus pour tenir compte des nouvelles exigences MIF 2, en matière de risques ou d’information sur les coûts et charges par exemple.

Outre le « prospect » — venu solliciter des conseils pour investir 70 000 euros à la suite d’une donation — l’AMF a testé pour la première fois un profil « nouveau client » qui souhaiterait, sur cette même base, ouvrir un compte de dépôt, effectuer un versement et souscrire un produit financier.

Les principaux constats

Les propositions commerciales sont toujours plus nombreuses : près de 4 produits proposés en moyenne, contre 3 en 2015. Les enveloppes sont très largement proposées. L’assurance vie est perçue par les conseillers comme incontournable. De son côté, le PEA est davantage promu que par le passé dans un objectif de diversification.

L’épargne financière est particulièrement mise en avant, avec plus d’une proposition sur deux qui porte sur les supports « pierre papier » (OPCI, SCPI). Les fonds diversifiés et fonds actions sont aussi fréquemment proposés. Pour la première fois, le service de gestion sous mandat est fortement mis en avant et proposé aux clients.

Le point noir, la présentation des frais

Depuis les précédentes campagnes, le questionnement des conseillers s’est amélioré. Des progrès restent encore à faire sur l’expérience du client en matière de produits financiers, et dans certains cas sur l’évaluation de ses connaissances financières. La majorité des banques ont adapté leurs pratiques sous l’ère MIF 2, mais un point noir subsiste : la présentation des frais. L’utilisation des documents réglementaires dans le dialogue commercial devrait permettre d’améliorer ce point.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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