Un mois d’août placé sous le signe de la prudence

Asset Management - Août a été placé sous le signe de la prudence sur les marchés actions qui ont globalement terminé le mois légèrement dans le rouge. La période a été plus favorable aux marchés de taux européens, dette d’Etats comme crédit, qui affichent des performances mensuelles positives. Face à la montée des tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Corée du Nord et à l’incapacité de Donald Trump à mettre en œuvre ses réformes, les investisseurs ont joué la sécurité. L’euro en a profité, dépassant à la fin du mois le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier 2015.

Les marchés actions

Malgré de bons chiffres macroéconomiques et des résultats semestriels bien orientés, les marchés actions européens ont légèrement reculé au mois d’août, principalement pénalisés par les tensions géopolitiques liées à la crise coréenne et la hausse de l’euro qui risque d’affecter les entreprises européennes exportatrices. Sur le plan sectoriel, les utilities et les matériaux de base ont dominé les débats grâce à la hausse des prix de l’électricité et des métaux industriels et à la baisse des taux, qui a, par contre, pesé sur les valeurs financières. Les médias et la distribution ont également souffert suite aux avertissements sur les résultats de WPP et de Carrefour.

Wall Street a timidement progressé en dollar mais les indices s’affichent en baisse en euro. Malgré la révision à la hausse de la croissance de l’économie américaine au deuxième trimestre (de +2,6% à +3% en rythme annualisé du PIB, au plus haut depuis plus de deux ans), les investisseurs doutent que l’objectif de taux de croissance de 3% visé par Donald Trump soit atteint car il n’a réussi à faire passer aucune réforme jusqu’à présent, ni sur le plan de dépenses d’infrastructures, ni sur la fiscalité. Le contexte géopolitique, avec les tirs de missiles de la Corée du Nord et le manque de visibilité sur la ligne de conduite de Donald Trump à ce sujet, a également incité les investisseurs à la prudence.

Les actions japonaises ont abandonné du terrain en août, pénalisées principalement par la faiblesse du dollar face au yen et par les tensions avec la Corée du Nord. L’accélération de l’économie japonaise au deuxième trimestre (+1% du PIB entre avril et juin et +4% en glissement annuel) a par ailleurs réduit un peu plus la probabilité que la Banque du Japon étende à nouveau ses mesures de relance pour sortir le pays de la déflation. Les indices actions émergents ont une nouvelle fois surperformé en monnaie locales, soutenus par la faiblesse du dollar, la résistance de l’économie chinoise et l’affaiblissement des anticipations de troisième hausse des taux de la Fed cette année en décembre. Par ailleurs, le protectionnisme commercial tant mis en avant par Donald Trump ne s’est pas matérialisé.

 

Les taux

La crise coréenne, les doutes persistants sur la capacité de Donald Trump à mettre en œuvre son programme de relance ont poussé les taux à la baisse. Le manque de clarté dans les politiques monétaires a également dominé l’actualité. Lors de la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole, et malgré l’accélération de la croissance de la zone euro, Mario Draghi n’a livré aucune information concrète sur un prochain changement d’orientation de la politique monétaire de la BCE. Les investisseurs estiment par ailleurs que la progression de l’euro contre le dollar, si elle se poursuit, pourrait inciter le président de la BCE à retarder le processus de normalisation. De son côté, Janet Yellen n’a communiqué aucun indice susceptible de renforcer le scénario, jusque-là privilégié par les marchés, d’une troisième hausse des taux de la Fed en décembre 2017. Dans ce cadre, le Bund et l’OAT 10 ont reculé de respectivement 18 points de base à 0,36% et de 14 points de base à 0,66%. Du côté des dettes périphériques, les « spreads » se sont écartés en Espagne et en Italie, en raison du retour du risque politique après la proposition de Silvio Berlusconi, leader du parti Forza Italia, d’introduire une monnaie parallèle à l’euro dans le pays s’il revenait au pouvoir.

Sur le marché du crédit européen, le mois a été légèrement positif. Les titres à maturité longue, les notations BBB dans l’univers Investment Grade et le secteur de l’assurance ont plutôt sous-performé tout comme le segment haut rendement (High Yield).

 

Le scénario économique 

Aviva Investors maintient sa prévision de croissance mondiale autour de 3,5% en 2017, son rythme le plus élevé depuis 2011.

Aux Etats Unis, les perspectives de croissance restent solides. La consommation des ménages – principal moteur de la croissance du pays – a enchainé un dixième mois consécutif de hausse en juillet. Cette dynamique vient conforter la robustesse de l’économie américaine après la révision à la hausse du PIB du deuxième trimestre à 3% (contre 2,7% initialement). Selon, nous, la Réserve fédérale va relever ses taux encore une fois en 2017, puis à nouveau à trois occasions en 2018.

Nous tablons sur la poursuite de l’amélioration de la dynamique dans la zone euro. Le risque politique a baissé et les enquêtes PMI Markit confirment une prévision de croissance d’environ 2,5% en 2017. Nous estimons que la BCE annoncera une réduction de ses achats d’actifs plus tard dans l’année, mais nous ne nous attendons pas à une hausse des taux directeur à court terme.

Le Japon a affiché un sixième trimestre d’affilée de croissance (+1% du PIB entre avril et juin, soit +4% en glissement annuel), une première depuis les années 2005-2006. Nous tablons sur une croissance de 1 à 1,3% en 2017, avec le soutien toujours nécessaire des politiques publiques.

En Chine, notre scénario central exclut un « hard landing » (ralentissement brutal). La dynamique économique en Chine est un peu plus encourageante que prévu. La croissance n’a pas faibli au deuxième trimestre, ce qui suggère que l’objectif annuel de 6,5 % devrait être atteint.