Chine : croissance, dette et ambitions mondiales

Asset Management - Alors que les Etats-Unis ne dominent plus l’économie mondiale, des signes montrent que la deuxième plus grande économie de la planète pourrait monter en puissance. Le projet chinois « One Belt, One Road » traduit les grandes ambitions du Président Xi Jinping. A l’approche d’un été délicat sur le plan politique en Chine, les risques géopolitiques et financiers contrastent avec une belle promesse pour les investisseurs.

Une croissance économique effrénée 

Le récent essor économique de la Chine est une réussite sans précédent. Après les importantes réformes mises en œuvre en 1978, l’économie chinoise a enregistré une progression moyenne annuelle de près de 10 % jusqu’en 2014, faisant ainsi sortir 800 millions de personnes de la pauvreté, une évolution sans précédent. Aujourd’hui, le pays est la deuxième plus importante économie du monde et la plus grande en termes de parité du pouvoir d’achat.

Si son économie ralentit, à cause du vieillissement de sa population et de la diminution des gains de productivité, les autorités tablent toujours sur une croissance supérieure à 6,5 % cette année, l’économie poursuivant sa transition des secteurs manufacturier et des exportations vers celui de la consommation intérieure. Cela crée de formidables opportunités pour les investisseurs habitués aux faibles rendements de la plupart des pays développés.

Bien sûr, la croissance chinoise a eu un prix : pollution et dégâts infligés à l’environnement ; inégalités des progrès entre l’Est côtier développé et l’Ouest rural ; accroissement rapide de la dette et des créances irrécouvrables dans le système bancaire ; développement insuffisant des institutions et du système judiciaire ; effervescence du marché immobilier dans les villes ; et déséquilibre net par rapport au reste de l’économie mondiale, même s’il est en faveur de la Chine.

Comme l’histoire l’a régulièrement montré, la gestion d’une croissance effrénée est toujours un difficile exercice d’équilibriste : les faux pas commis par les voisins de la Chine, à l’instar du Japon (bulle immobilière/boursière qui a éclaté en 1992) et de la Corée du Sud (qui a connu une crise de change en 1997), au cours de leur propre développement économique en sont la preuve. En réalité, le monde est toujours très inquiet de la situation en Chine. Tout récemment, fin avril-début mai, lorsque les actions ont chuté, les rendements des obligations souveraines ont atteint leur niveau le plus élevé en deux ans, et les défauts d’obligations ont pratiquement atteint des niveaux record.

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Stéphane Monier

Responsable des investissements

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