Crowdfunding et immobilier font bon ménage

Immobilier - Avec 35 milliards de dollars collectés dans le monde en 2015, et près de 300 millions d’euros en France, le financement participatif n’a plus à démontrer son succès. Après les projets entrepreneuriaux, associatifs, culturels ou encore sportifs, le crowdfunding gagne le monde de l’immobilier. Rémunération, fiscalité ou nature des projets, les ambitions varient. Focus sur deux projets : Lymo.fr & Canberra-immo.fr.

Micro-promotion et rémunération au succès, avec Lymo.fr

Pionnier du crowdfunding immobilier en France, Lymo.fr a été créé début 2013 dans le but de permettre à des particuliers d’investir dans des projets immobiliers jusque-là réservés à des professionnels. Le ticket d’entrée est de 1000 euros, et la promesse de rendement de 10% par an ( hors fiscalité).

La particularité de cette plate-forme réside dans sa rémunération. À l’encontre de la plupart de ses concurrents, rémunérés avant le déroulement du projet et indépendamment de son succès, Lymo.fr conditionne 71% de ses revenus à la réussite du projet.

La structure déclare ainsi partager le risque avec les investisseurs : « Nous vivons une situation ubuesque où la plupart des plateformes gagnent à tous les coups, contrairement aux investisseurs qu’elles conseillent. Nous pensons que cela n’est pas vertueux. Chez Lymo.fr, nous avons fait le choix de facturer 2/3 de nos honoraires uniquement si l’opération est hors d’eau hors d’air et si 90% de la commercialisation est actée. C’est un engagement pour nos investisseurs et un avantage pour le promoteur immobilier qui supporte moins de charges au début de l’opération » précise Jean-Baptiste Vayleux, co-directeur général de Lymo.fr

Le deuxième élément différenciant mis en avant par cette entité est le choix de la micro-promotion : des résidences contemporaines de moins de 25 logements situées à proximité des centres villes des grandes agglomérations. Plusieurs personnes se regroupent pour financer une construction afin de la vendre et en retirer les bénéfices. Ici, les particuliers prêtent leurs fonds propres à des promoteurs, il ne s’agit pas d’investir dans du crowdfunding locatif (où le but est l’achat d’appartements à plusieurs pour retirer les bénéfices de la location).

Défiscalisation, PME immobilières et emploi local, avec Canberra-Immo.fr

Depuis 2015, Canberra adopte un positionnement différent et se spécialise dans les offres immobilières éligibles à la réduction TEPA ISF et IR. Egalement tournée vers les particuliers, cette structure propose d’investir dans des projets immobiliers sous forme d’actions et d’obligations.

Initialement positionnée sur le prêt à court terme aux promoteurs et opérateurs, Canberra s’oriente dorénavant vers le soutien aux PME des secteurs immobilier, habitat, construction et hôtellerie. Elle défend deux vocations : soutenir le logement durable (réhabilitation d’immeubles et bureaux obsolètes, bâtiments à énergie positive et connectés, constructions en bois, etc) et l’emploi local : « Notre ambition est de soutenir la création d’emplois non délocalisables mais également la création et le renouvellement de logements durables » expliquent Caroline Courvoisier et Olivier Albert, co-fondateurs de Canberra-Immo. 

L’avantage promu par Canberra est surtout l’éligibilité des investissements à la loi TEPA. Investir dans une PME du secteur immobilier est une démarche d’utilité sociale, responsable et éthique qui offre aux investisseurs, grâce à l’agrément Entreprise Solidaire (ESUS), une réduction de 50% d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et 18% d’impôt sur le revenu (IR). Le financement participatif permet par ailleurs d’investir en direct dans ces PME sans frais de gestion : les fonds profitent avant tout au développement de l’entreprise.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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