Les opportunités mondiales dans un monde de déglobalisation

Asset Management - Le résultat de l'élection présidentielle aux États-Unis et le vote de la Grande-Bretagne en faveur de sa sortie de l'Union européenne ne sont que deux événements parmi d’autres qui ont récemment illustré un regain de nationalisme et, par extension, de politiques protectionnistes.

Les mouvements récents vers un recul de la mondialisation n’impliquent pas un retrait des actions internationales. En mettant de côté le débat sur la sagesse géopolitique d’un plus grand isolationnisme, une augmentation relative de la désintégration du marché offre tout simplement des opportunités nouvelles et différentes pour des investisseurs sophistiqués.

Bien qu’on ne s’attend pas à un retour de guerres tarifaires généralisées et à la destruction des échanges commerciaux qui ont marqué la Grande Dépression des années 1930, un sentiment d’anti-mondialisation émerge et façonne l’actualité en Europe, aux États-Unis et ailleurs.

La déglobalisation est plutôt susceptible d’être fragmentée que massive. Les politiciens pourraient progressivement – voire très discrètement – abandonner les politiques orientées vers une libéralisation accrue du commerce et ainsi graduellement renforcer le protectionnisme. Dans un tel environnement, les investisseurs devraient surveiller le tableau de bord de l’économie mondiale et analyser soigneusement les marchés pour identifier les gagnants et les perdants potentiels. Après tout, ce qui perturbe les marchés offre également des opportunités. Les nouvelles politiques, les innovations, les nouvelles libertés et les nouvelles sources de frictions aboutissent à des situations dans lesquelles certaines entreprises sur certains marchés sont plus efficientes que d’autres. Du point de vue de l’investisseur, le succès ou l’échec dépend de sa capacité à identifier les entreprises susceptibles de s’adapter, de survivre ou de prospérer.

L’incertitude crée des anomalies d’évaluation. Lorsque les investisseurs ne savent pas bien valoriser les actifs, ils finissent souvent par fixer des prix irréalistes. Les investisseurs contrariens ayant une vision à long terme peuvent tirer parti de telles anomalies de valorisation. À l’instar du Mexique, les effets négatifs de la présidence de Donald Trump ont créé un terrain de chasse aux bonnes affaires attrayant pour les gérants contrariens dans un pays doté de fondamentaux solides et de nombreuses sociétés bien gérées.

L’univers mondial de l’investissement en actions est encore extrêmement vaste, au moins s’il est correctement examiné à l’aide d’une solide recherche, et cela devrait être rassurant dans des périodes potentiellement difficiles. Quoi qu’il advienne, avec ou sans frontières, des investissements potentiellement attrayants existeront toujours : il s’agit simplement de les trouver.

Cependant, comme ces opportunités peuvent devenir plus difficiles à identifier, les investisseurs auront besoin d’imagination, de discipline, de rigueur et de solides convictions s’ils veulent réussir, alors que ceux qui continueront à s’appuyer sur la conformité la plus conventionnelle pourraient connaître quelques difficultés dans ce mouvement progressif de déglobalisation.