Une fin de semaine difficile en Bourse

Asset Management - Les statistiques économiques offrent toujours un message rassurant sur la dynamique de croissance, en particulier en zone euro. Cette dynamique doit désormais gagner en intensité, mais à un rythme qui restera progressif compte tenu des capacités inutilisées restantes sur le marché du travail.

Cette embellie semble suffisante pour permettre aux banquiers centraux d’infléchir leurs discours et leurs stratégies à venir. Les multiples déclarations de la fin de semaine dernière, vers un sens un cran moins accommodant, ont confirmé cette approche et devraient continue r d’alimenter les pressions haussières sur les taux souverains. Ce repositionnement a donné lieu à une normalisation rapide des obligations d’Etats (taux 10Y français passent par exemple de 0,6% à 0,8%) et à une envolée de l’euro contre dollar au – delà des 1,14.

Sur les marchés actions, cela s’est traduit par une forte rotation sectorielle en quelques séances sous l’impulsion de la Cour des comptes, de General Motors et, bien sûr, de la Banque Centrale Européenne (BCE). Résultat, toutes les valeurs qui s’étaient très bien comportées depuis le début d’année ont subi de lourdes prises de bénéfices. L’annonce par la Cour des comptes d’un dérapage du déficit public français vers 3,2% en 2017 au lieu de 2,8% prévu fait craindre une limitation des investissements dans les infrastructures impactant des valeurs comme Bouygues (- 5%), Eiffage (-6%), Vinci (-5%) ou encore Saint-Gobain (-3%). Du côté des équipementiers automobiles, Valeo et Plastic Omnium ont également cédé du terrain (respectivement -6% et -4%) du fait des prévisions prudentes du premier constructeur américain General Motors combiné à un avertissement sur résultats de l’équipementier allemand Schaeffler. Enfin, le message de confiance délivré par Mario Draghi, en matière de croissance économique en Europe et de retour de l’inflation a été interprété comme un signal de normalisation de la politique monétaire plus rapide qu’attendu. Ce sont les valeurs bancaires, liées aux matériaux de base, qui en ont subi le contrecoup de la forte volatilité sur les taux.