(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)
Ce lundi 22 avril, Washington a annoncé la fin des dérogations pour importer du pétrole iranien. Depuis novembre dernier, 8 Etats bénéficiaient d’une autorisation spéciale pour mener ce type de transaction sans encourir de sanctions américaines : la Grèce, l’Italie, la Turquie, l’Inde, Taiwan, la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Les Etats-Unis ne renouvelleront pas les dérogations quand elles arriveront à échéance, le 1er mai prochain.
Une volonté de « réduire à néant » les exportations
Objectif, « réduire à néant les exportations de pétrole iranien, privant ainsi le régime de sa principale source de revenus », a indiqué La Maison Blanche dans un communiqué. Cette décision s’inscrit dans une série de mesures qui ponctuent le durcissement des relations entre les Etats-Unis et l’Iran. Le 9 avril dernier, les Etats-Unis ont inscrit les Gardiens de la Révolution — organisation de renseignement paramilitaire, soutien du régime iranien — sur leur liste noire des organisations terroristes.
En représailles, l’Iran menace de bloquer le détroit d’Ormuz. « Selon le droit international, le détroit d’Ormuz est un passage maritime et si nous ne pouvons pas l’utiliser, nous le fermerons. En cas de menace, nous défendrons sans l’ombre d’une hésitation les eaux iraniennes », déclare le général Alireza Tangsiri à l’agence de presse semi-officielle Fars. « Les exportations de pétrole ne pourront être réduites à zéro que si les autorités iraniennes le décident », confie une source proche du dossier à l’agence Reuters.
Le prix du baril de pétrole atteint un niveau record
La nouvelle s’annonce très difficile à avaler pour Pékin, dans un contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis. La Chine reste le premier importateur de pétrole iranien, avec 29,27 millions de tonnes importées l’an dernier selon les données des douanes. Cela représente environ 585 400 barils par jour. Pékin a fait part « de sa ferme opposition à la mise en œuvre de ces sanctions unilatérales » et a demandé aux Etats-Unis de « ne pas prendre de mauvaises mesures qui nuisent aux intérêts de la Chine ».
Conséquence immédiate pour les marchés financiers, l’annonce de Washington a provoqué une hausse des cours du pétrole. Le brent de mer du Nord — référence du marché mondial — a gagné +2,75% ce lundi après-midi pour atteindre 73,95 dollars le baril, rapporte Reuters. C’est son niveau le plus haut depuis novembre dernier. « La décision des Etats-Unis ajoutera à la volatilité au Moyen-Orient et sur le marché international de l’énergie », a déploré la Chine lors d’un point presse.