Coronavirus : la France, en confinement jusqu’à Noël ?

Actualités - Cette semaine, la France annonce un deuxième confinement afin de lutter contre la deuxième vague du coronavirus. Le dispositif s'accompagne de 15 milliards d'euros pour les entreprises. Comment le Gouvernement va-t-il soutenir l'économie ?

Coronavirus : la France en confinement jusqu'à Noël ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Le couperet est tombé ce mercredi 28 octobre. Emmanuel Macron a annoncé un nouveau confinement en France, dans une allocution télévisée d’une demie-heure au Palais de l’Elysée à Paris. Les restrictions de circulation ont pris effet dès ce jeudi 29 octobre à minuit, et devraient durer jusqu’au 1er décembre prochain. Objectif, contrer la deuxième vague du coronavirus. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la maladie a déjà fait plus de 36 000 morts dans l’Hexagone, d’après le site officiel du Gouvernement. Le président dit vouloir ainsi protéger les plus âgés, les plus jeunes, les soignants, les plus modestes mais aussi l’économie.

Un confinement plus souple

Cette mesure n’a pas surpris grand-monde, alors qu’une cinquantaine de départements sont soumis à un couvre-feu depuis une dizaine de jours. Tout le territoire national est concerné, avec des dispositions spécifiques pour l’outre-mer. Toutefois, la France veut tirer les leçons du premier confinement de mars-avril 2020. Crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts — mais les universités feront cours à distance, précise Reuters. Les visites resteront autorisées en maison de retraite, et la plupart des services publics seront ouverts. « L’activité continuera avec plus d’intensité. L’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer », assure le Président.

Afin de sauver l’économie, les usines, les exploitations agricoles, les bâtiments et travaux publics continueront de fonctionner. En revanche, tous les commerces « non essentiels » — bars, restaurants, cinémas, etc. — devront fermer. L’Etat prévoit un point d’étape dans 15 jours. Si les contaminations reculent, certains commerces « non essentiels » pourraient rouvrir, « en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël », souligne Emmanuel Macron. Dès ce lundi 2 octobre, il sera interdit de se déplacer d’une région à l’autre. « Nous devons tenir, chacun à notre place », a ajouté le Président, en appelant à la responsabilité.

15 milliards pour l’économie

Face à la crise économique, l’Etat entend maintenir et même amplifier ses aides aux entreprises. Les plus petites d’entre elles — sous le coup d’une fermeture administrative — pourront ainsi obtenir « une prise en charge jusqu’à 10 000 euros par mois de leur perte de chiffre d’affaires ». Le Gouvernement maintiendra le dispositif de chômage partiel jusqu’au 31 décembre, pour un montant estimé à 7 milliards d’euros. « Nous compléterons par des mesures de trésorerie pour les charges et les loyers », promet Emmanuel Macron, pour plus de 2 milliards d’euros. Le Premier ministre, Jean Castex, a détaillé le protocole ce jeudi 29 octobre.

Le reconfinement sera adapté « sur deux points essentiels, l’école et le travail », a précisé le Premier ministre. Le dispositif des prêts garantis par l’Etat (PGE) sera notamment prolongé de six mois, jusqu’au 30 juin 2021. Un soulagement pour les quelques 200 000 commerces qui devront baisser le rideau. Ils bénéficieront d’un soutien de l’Etat « encore plus fort que lors du premier confinement », a affirmé Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. La France dépensera ainsi 15 milliards d’euros, dont 6 milliards d’euros pour le fonds de solidarité. « Nous surmonterons cette épreuve sanitaire », assure Bruno Le Maire.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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