Les primo-accédants gagnent l’immobilier de prestige français

Immobilier - Réalisée la veille du référendum sur le « Brexit », une étude sur la perception des acquéreurs de biens de prestige identifie une nouvelle vague de primo-accédants sur ce segment et un retour des acquéreurs résidents à l’étranger.

L’étude met en évidence un retour des acquéreurs résidents à l’étranger sur le marché de l’immobilier de prestige en France (+10 points par rapport à N-1). Les projets portent essentiellement sur l’acquisition d’une résidence principale (52%) même si l’intérêt pour des résidences secondaires progresse de 6 points en 1 an (31%). A noter qu’un futur acquéreur interrogé sur dix recherche un bien dans un budget de plus de 5 millions d’euros (+7 points par rapport à N-1). Très attentifs aux éléments conjoncturels, ils continuent à penser majoritairement que c’est le moment d’acheter (62%). Un phénomène qui s’explique par un certain attentisme concernant les conditions du marché, et notamment une baisse des prix espérée dans les mois à venir : la moitié des candidats à l’accession interrogés mise sur une baisse des prix dans les dix prochains mois (seuls 11% envisagent une hausse des prix). La majorité (41%) pronostique un réajustement de l’ordre de 5 à 10%.

« Les acquéreurs de biens de prestige attendent majoritairement une baisse des prix dans les mois à venir. Ainsi, dans un contexte de marché qui reste perçu comme en faveur des acheteurs, ils s’inscrivent avec détermination dans une démarche de négociation. » déclare Cyril Janin, Directeur Général et Porte-parole de Lux-Residence.com, le commanditaire de l’étude.

Dans ce contexte, 55% engagent systématiquement des négociations sur le prix des biens (chiffre en progression de 7 points). Autre atout dans la négociation : les acquéreurs premium interrogés ont le sentiment, à 55%, d’avoir le choix. Si les prix devraient être plus attractifs, 54% des futurs acheteurs interrogés redoutent néanmoins une dégradation du contexte économique. Cette proportion s’est fortement renforcée depuis un an (+ 28 points). Toutefois, une part croissante d’acquéreurs constate une amélioration de leur situation financière sur les 6 derniers mois : 29% (+6 points par rapport à un an plus tôt). Au global, en dépit du contexte économique, les acquéreurs de biens de luxe restent très décidés : ils sont 80% à s’affirmer confiants dans l’aboutissement de leur projet immobilier dans les douze prochains mois.

Un besoin de sortir des sentiers battus

Concernant le profil des biens les plus recherchés, les futurs acquéreurs favorisent toujours les propriétés/ villas à hauteur de 46% suivi des appartements (21%) mais on remarque surtout, sur la troisième place du podium, l’évolution notable des châteaux/ manoirs qui intéressent 14% des interrogés (+3 points par rapport à N-1). Ce classement s’explique par le retour de la campagne en tant que cadre privilégié. En effet, celle-ci se voit attribuer la seconde place des cadres de vie les plus demandés (28%), derrière la mer (43%), et ce qui est plus étonnant, devant le milieu urbain (20%).

Avec la multiplication des recherches de biens en Provence, les acquéreurs semblent avoir envie de sortir des sentiers battus. Si la Côte d’Azur reste la région privilégiée pour un acheteur de bien sur trois, le secteur perd des points (- 9 % par rapport à juin 2015) au bénéfice de la Provence (+ 8 points avec 26%), suivi de l’étranger (+ 12 points avec 18%). La surprise sur cette vague c’est la sortie de la capitale et de ses environs du podium, reléguée à la 4ème place avec 16%. Un appel de la nature serait-il en train de se faire sentir parmi les acquéreurs de biens de prestige ? Les porteurs de projet expriment une volonté de s’orienter vers un cadre plus naturel et authentique. La vue (52%) et un environnement privilégié (47%) arrivent toujours en tête, mais un environnement de qualité prend de l’importance (23%).

Un contexte internationale favorable au marché du prestige

En plus de ses prix attractifs, le marché de l’immobilier de prestige français peut se targuer de bénéficier d’avantages non négligeables pour les résidents à l’étranger. En effet, au delà du charme de son territoire et la richesse de son patrimoine, le cours de l’euro joue en faveur de l’hexagone, pour un futur acquéreur interrogé sur deux. « Nul doute que le marché de l’immobilier de prestige en France a de beaux jours devant lui. L’hexagone reste ainsi 3ème au podium des pays les plus attractifs avec 36%, toujours derrière l’Espagne (51%) et le Portugal (47%). » explique Cyril Janin. A contrario, le marché britannique perd de son brio. Certes, à la veille du référendum, seule une minorité (21%) d’acquéreurs de biens de prestige se sentait directement impactée dans son projet par le Brexit. Toutefois, les conséquences sur l’image de l’Angleterre ont été visiblement négatives : en terme d’attractivité, le pays perd 5 points par rapport à un an plus tôt. De même, Londres chute au classement des villes étrangères les plus attractives et passe de la 2ème à la 9ème place en l’espace d’un an.

Portrait-robot de l’acquéreur de biens immobiliers de prestige

Près d’ 1 acquéreur sur 2 (52%) dispose de revenus annuels nets dépassant les 200 000 euros. Actifs pour l’essentiel (69%), plus de 76% des interrogés ont plus de 50 ans. Même si la part des primo-accédants affiche une progression (16% , soit 6 points de plus par rapport à juin 2015), ils sont très majoritairement secundo-accédants (81%). De plus, ils disposent globalement d’un patrimoine relativement large en matière de bien immobilier puisque 52% d’entre eux ont entre 2 et 5 biens en portefeuille. Cependant, 63% n’ont pas acquis de bien ces 2 dernières années.

La Rédaction - Le Courrier Financier

L'équipe des rédacteurs du Courrier Financier

Voir tous les articles de La Rédaction