En mai, l’inflation américaine a de nouveau surpris à la hausse, avec un indice des prix à la consommation (CPI) à 8,6% contre les 8,3% attendus et un Core CPI à 6% contre les 5,9% attendus. Dans ce contexte, la Fed n’a d’autre choix que de continuer à agir vite et fort et ne peut se permettre la moindre complaisance face à son mandat principal de stabilité des prix.
Une hausse de taux
La résilience de l’économie, avec un marché de l’emploi qui continue à être dynamique, 390 000 emplois créés en mai, mieux qu’attendu, lui offre en effet des marges de manœuvre. Nous estimons qu’elle devrait donc annoncer une hausse de taux de 50pb des Fed Funds dans une fourchette de 1,25% – 1,50% et confirmer une augmentation similaire en juillet pour les porter à 1,50% – 1,75%.
Tout à sa volonté d’avoir un message clair, en ligne avec les récentes déclarations de son président Jerome Powell, « the main thing is to get inflation down », la Fed pourrait même indiquer la possibilité de réitérer cette hausse de 50pb en septembre afin de contenir les anticipations d’inflation. Au 10 juin, le 5Y5Y forward swap inflation est à 2,80, au-delà de l’objectif de la Fed.
Objectif : taux neutre
Le message de la Fed a jusqu’ici bien été compris par les marchés. Leurs anticipations, trois hausses de 50pb puis deux de 25pb d’ici décembre, sont cohérentes avec la volonté affichée de la Reserve fédérale d’atteindre rapidement le taux neutre.
En revanche, si Jerome Powell communiquait le 15 juin sur la nécessité d’aller bien au-delà du taux neutre, estimé entre 2,25 et 2,50%, les marchés pourraient réagir négativement, entraînant des tensions plus prononcées sur les parties courtes et intermédiaires de la courbe. La correction sur les taux long-terme ne serait alors pas terminée.