Le rallye des actions mondiales s’essouffle

Asset Management - Les actions mondiales ont peu évolué en septembre, surperformant néanmoins les obligations en monnaies locales grâce à la bonne tenue des secteurs cycliques tels que les technologies de l'information, l'énergie et les matériaux. Les gains se sont toutefois révélés modestes par rapport aux mois précédents, les investisseurs restant dans l'incertitude face à l'évolution des politiques monétaires et à la vigueur de l'économie mondiale.

Les grandes banques centrales ont maintenu leurs programmes de relance, entrouvrant toutefois la porte à de possibles variations d’intensité. Contrairement aux attentes de certains économistes, la Banque centrale européenne (BCE) a renoncé à prolonger son assouplissement quantitatif au-delà de mars 2017, tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) ouvrait la voie à une hausse des taux en décembre. De son côté, la Banque du Japon (BoJ) a surpris en abandonnant son objectif de masse monétaire au profit d’un contrôle des taux d’intérêt à long terme – preuve pour certains que la politique actuelle de la BoJ avait atteint ses limites.

Pénalisées par le regain d’inquiétudes liées à la santé des banques européennes – et aux risques systémiques potentiels – les financières ont affiché des performances comptant parmi les plus faibles sur les marchés mondiaux. A l’annonce d’une possible amende de 14 milliards de dollars infligée à la Deutsche Bank, premier bailleur de fonds d’Allemagne, par la justice américaine pour tromperie sur la qualité des titres adossés à des créances immobilières lors de la crise financière, a suivi celle d’une suppression de 9000 emplois chez Commerzbank. Dans le sillage de cette nouvelle, NordLB, établissement de plus petite taille garanti par l’Etat, a abandonné un projet d’émission obligataire de 500 millions de dollars. A noter que les petites capitalisations ont atteint un plus haut record par rapport aux grandes capitalisations en fin de mois.

En termes régionaux, les marchés émergents, soutenus par la hausse des cours de l’énergie et des matériaux, ont dégagé certaines des meilleures performances, tant au niveau des actions que des obligations. Les résultats en dollars sont encore plus impressionnants, compte tenu du fléchissement du billet vert face à un certain nombre de devises émergentes, parmi lesquelles le rand sud-africain, le rouble russe, le won coréen et la roupie indonésienne. Exception notable, le peso mexicain a fini le mois en repli par rapport à la devise américaine, sur fond de craintes qu’une victoire de Donald Trump aux élections présidentielles menace les échanges commerciaux entre le Mexique et son principal marché d’exportation.

Les risques liés aux élections américaines ont également affecté le marché des obligations du Trésor fin septembre, certains mouvements de baisse des prix observés lors des semaines précédentes s’étant infléchis en anticipation du probable relèvement des taux de la Fed. En conséquence, les obligations d’Etat américaines ont fini le mois sur une évolution globalement neutre. Les emprunts d’Etat de la zone euro ont surperformé les obligations du Trésor américain et les emprunts d’entreprise locaux – segment qui paraît toujours plus cher après les récents rachats de la BCE.

Au niveau des matières premières, les cours du pétrole ont augmenté à 50 dollars le baril après la décision de l’Opep de limiter la production à 3 3 millions de barils par jour.

Frédéric Rollin - Pictet AM

Conseiller en stratégie d’investissement

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