Le bal des banques centrales ne fait que commencer

Asset Management - Après plusieurs semaines de léthargie sur les marchés, la Banque Centrale Européenne (BCE) a ouvert le bal des réunions des banquiers centraux jeudi dernier. Cette semaine la Banque du Japon (BoJ), puis la Federal Reserve (Fed) et enfin la Banque d’Angleterre (BoE) rentreront dans la danse.

En annonçant un rallongement de la politique de Quantitative Easing (QE) de 9 mois supplémentaires, tout en diminuant les montants nets rachetés de 60 à 30 milliards €, la BCE a rassuré les marchés car elle offre de la visibilité et de la lisibilité sur sa politique à venir. Elle a confirmé que la fin du QE serait progressive et ne cesserait pas brutalement, et que les taux resteront encore bas très longtemps : la première hausse de taux n’interviendra que nettement après la fin du QE. Bien que Mario Draghi dresse un portrait flatteur de la situation économique en Zone Euro, la faiblesse de l’inflation ne l’incite visiblement pas à durcir les conditions financières avant fin 2019. Ces annonces ont eu les effets escomptés puisque les écarts de taux entre pays de la zone Euro ont diminué, les actifs risqués ont progressé et l’euro a poursuivi sa dépréciation entamée depuis la dernière réunion de septembre. Le terreau pour une appréciation des actions de la zone euro semble donc toujours fertile, nous privilégions encore cette classe d’actifs dans nos portefeuilles.

De l’autre côté de l’Atlantique, l’angle monétaire offre moins de visibilité puisqu’on ne connait pas encore le successeur de Janet Yellen, sa nomination pouvant intervenir cette semaine. En attendant, cette dernière doit communiquer mercredi soir pour annoncer l’orientation de sa politique d’ici la fin de son mandat, une nouvelle hausse de taux en décembre de 25 points de base semble déjà acquise. Au-delà, difficile de pronostiquer la suite sans connaître son successeur et sans que la réforme fiscale de l’administration Trump ne soit actée. On peut tout de même constater qu’à ce jour, les marchés n’achètent pas l’hypothèse de 4 hausses de taux en 2018 (prévision médiane des membres de la FED) et n’en attendent que 2. Au moins l’une des deux parties se trompe mais récemment ce sont plutôt les marchés qui ont convergé vers la Fed plutôt que l’inverse. Ceci plaide pour un renforcement du dollar, et pourrait bénéficier aux fonds Patrimoine et Dynamique dont les sensibilités au billet vert sont respectivement de 15% et 39%.

Au Japon, l’inflation reste toujours proche de 0%. La BoJ restera, très certainement, encore accommodante avec sa stratégie de contrôle de la courbe des taux : avec des taux courts de -0.1% et des taux longs proches de 0%. A cela s’ajoute sa stratégie d’acquisition d’actions nippones, de foncières cotées et enfin de dettes d’entreprises. Ce mois-ci, la BoJ n’a pas souscrit le montant attendu sur des ETF et les investisseurs étrangers reviennent progressivement sur les actions du pays après des années de flux négatifs. Pour ces raisons, nous avons introduit une position « pure » sur la zone dans Stamina Patrimoine.

Enfin de l’autre côté de la Manche, la BoE est dans une posture précaire puisque l’inflation s’accélère dans un contexte de ralentissement de la croissance, le Brexit et la dépréciation de sa devise y sont pour beaucoup. La complexité des négociations sur le Brexit avec l’UE nous incite également à la prudence sur les actions, nous préférons les actions de la zone euro aux valeurs britanniques dans nos allocations.

Clément Inbona - LFDE

Gérant analyste

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