Entre défiance et risque, note de conjoncture du mois de mai

Asset Management - C'est un mois en deux temps qu'ont connu les marchés en mai. Si la défiance a été de rigueur en première partie de mois avec un environnement peu porteur, la deuxième partie aura été nettement plus favorable à la prise de risque avec comme corollaire la forte remontée des indices actions. Au final, ces derniers terminaient sur des progressions entre 1 et 2%, performances somme toute assez modestes considérant que le mois de mai est un mois riche en détachement de coupons.

Focalisés sur la remontée de l’euro contre dollar, mais également alimentés par quelques chiffres macro décevants en sus de publications de résultats d’entreprises en demi-teinte, les marchés ont connu une première partie de mois assez chahutée. Mais la poursuite du rebond des cours du pétrole le ramenant sur le seuil psychologique des 50$ permettait de calmer les esprits. Bien que cette remontée soit le fruit de facteurs exogènes (incendie au Canada, tensions au Venezuela, perturbations au Nigéria et en Lybie) la baisse des stocks aux Etats-Unis constituait une bonne surprise que les investisseurs acceptaient bien volontiers. Cette remontée des cours de l’or noir alimentait le retour d’une inflation plus forte et par ricochet laissait entrevoir un relèvement de taux par la Réserve Fédérale. Ceci était confirmé par la plupart des membres de la Fed qui semblaient sur la même longueur d’onde encouragés par une production industrielle et des commandes de biens durables de bonnes factures témoins de la solidité de l’économie américaine. Il n’en fallait pas plus pour que les attentes d’une imminente remontée des taux us soient renforcées, ce qui allait mettre sous pression l’euro qui retournait sur les niveaux de 1,11.

Brexit et resserrement monétaire aux US

Alors que l’on approche de la fin du premier semestre, la tendance pour la fin d’année pourrait bien être donnée au cours des prochaines semaines avec le référendum en Grande Bretagne et l’éventuel resserrement monétaire aux Etats-Unis. Nul doute qu’en cas de maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne et d’une clarification de la politique monétaire américaine, hormis encore un risque politique en Espagne et potentiellement en Italie, les marchés européens retourneraient non loin du niveau du 1er janvier voire passeraient en territoire positif. Toutefois, et ceci est un pré-requis pour éviter un rebond de courte durée, il est nécessaire que la dynamique de résultats s’améliore. Or, à ce stade, les analystes n’ont pas encore entrepris le travail d’intégrer des révisions à la hausse dans leurs modèles, pire encore Bloomberg s’attend en 2016 à une nouvelle baisse des résultats agrégés ? La sixième de suite.

Benoît Jauvert - La Financière de l'Oxer

Président de la Financière de l'Oxer

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