G20 climat : Generali expose les objectifs de l’alliance Net-Zéro Insurance

La Rédaction
Le Courrier Financier

Le PDG du Groupe Generali, Philippe Donnet, a présenté ce lundi 12 juillet l’engagement de l’industrie de l’assurance d’accélérer la transition vers une économie mondiale à zéro émission nette, en tant qu’ambassadeur de l’Alliance « Net-Zero Insurance » (NZIA), lors du sommet du G20 consacré au Climat qui se tenait à Venise (Italie).

Generali est un membre fondateur de l’alliance « Net Zero Insurance » (NZIA) qui s’engage à faire évoluer les portefeuilles de souscription de ses membres vers des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) nulles d'ici 2050.

Neutralité carbone d’ici 2050

Cet engagement de Generali s’inscrit dans sa propre stratégie pour la protection du climat. Celle-ci prévoit des investissements verts et durables de 8,5 milliards à 9,5 milliards d’euros sur la période 2021-2025 et la décarbonation graduelle de son portefeuille d’investissement direct, avec l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2050.

Huit des plus grands assureurs et réassureurs mondiaux — Axa (qui préside la NZIA), Generali, Allianz, Aviva, Munich Re, SCOR, Swiss Re et Zurich Insurance Group — ont formulé « un engagement historique » pour jouer leur rôle dans l’accélération de la transition vers une économie mondiale à zéro émission nette.

Les entreprises qui ont créé la NZIA — qui s’inscrit dans le cadre des Principes financiers d’une Assurance Durable de l’UNEP (United Nations Environment Programme) — se sont engagées à réduire à zéro les émissions nettes de leurs portefeuilles de souscriptions d’assurance et de réassurance d’ici 2050. Ceci afin de respecter l'objectif de 1,5°C fixé par l'Accord de Paris sur le changement climatique.

Campagne « Objectif Zéro »

Chaque membre se fixera individuellement tous les 5 ans des cibles intermédiaires, à partir de critères scientifiques. Il fera également part de ses avancements publiquement et annuellement, afin de contribuer à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

Par ailleurs, l’initiative est sur le point de rejoindre la campagne « Objectif Zéro » des Nations Unies — afin d’être officiellement partie prenante de la « Glasgow Financial Alliance for Net Zero » (GFANZ), une alliance d’acteurs du système financier pour des initiatives de premier ordre en faveur d’émissions nettes zéro.

Lien historique avec Venise

« Generali veut activement soutenir une transition juste et inclusive vers une économie à émissions nettes zéro. L’alliance « Net Zero Insurance » annoncée par les Nations Unies, nous permet d’unir nos forces avec les institutions et les pairs de notre secteur qui partagent l’objectif commun d’avoir un impact durable et significatif. Dans l’union, nous sommes plus forts », annonce Philippe Donnet le PDG du Groupe Generali.

« Generali a des liens historiques avec Venise et cette année, à l’occasion de notre 190e anniversaire, nous réouvrirons le bâtiment historique des Procuratie Vecchie sur la place Saint-Marc qui deviendra le siège de la fondation The Human Safety Net. Nous sommes fiers de supporter la ville, la région de la Vénétie et sa population à travers une ambition partagée de faire de Venise, la capitale mondiale de la durabilité », commente-t-il.

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Charbon : Swiss Re est le 1er réassureur à annoncer une sortie totale

La Rédaction
Le Courrier Financier

Swiss Reinsurance Company (Swiss Re) — société d'assurance et de réassurance fondée à Zurich en 1863 — annonce ce mardi 16 mars de nouveaux objectifs en matière de climat. Parmi eux figure un engagement à éliminer totalement le charbon thermique de ses portefeuilles d'assurance et des traités de réassurance, d'ici 2030 (OCDE) et 2040 (reste du monde).

Ce changement de politique devrait marquer une percée dans le secteur de la réassurance. Reclaim Finance appelle SCOR à suivre cet exemple. Plus de 20 assureurs et réassureurs ont adopté des politiques sur le charbon, mais seul AXA a annoncé une politique robuste de sortie du secteur alignée avec un objectif 1.5°C - d'après le Coal Policy Tool — qui évalue et compare les politiques adoptées par tous les acteurs financiers sur le charbon. 

Eliminer le charbon

Actuellement, quatre grands réassureurs mondiaux se sont dotés une politique sur le charbon : Swiss Re, Munich Re, Hannover Re et SCOR. Parmi eux, seul Swiss Re a pris l'engagement d'appliquer sa politique aux traités de réassurance à partir de 2023. Ces derniers constituent une part majeure des contrats de réassurance.

Ces contrats complexes couvrent tous les risques d'un certain type de clients aux profils ou activités diverses. Les autres politiques— dont celle de SCOR — ne s'appliquent pour la réassurance qu'aux couvertures facultatives, lesquelles ne couvrent qu'un risque spécifique.

Swiss Re annonce introduire en 2023 de nouveaux seuils d'exposition au charbon thermique pour les traités de réassurance dans ses branches d'activité biens, ingénierie, risques divers, crédit et caution et fret maritime. Elle abaissera progressivement ces seuils jusqu'à leur élimination complète. Cependant, aucun seuil n'est précisé à l'heure actuelle.

Face à l'urgence climatique

« Swiss Re confirme son ambition d'appliquer sa politique sur le charbon aux traités de réassurance et donne clairement le cap en se fixant des objectifs de sortie totale alignée avec Paris. Nous saluons cette annonce et appelons les autres réassureurs à commencer par le français SCOR à suivre cet exemple », commente Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance.

« L'urgence climatique est là et il n'est plus acceptable de voir les réassureurs, derniers gestionnaires du risque de nos sociétés, fuir leurs responsabilités et se cacher derrière la complexité des traités de réassurance pour continuer de soutenir l'industrie du charbon », ajoute-elle.

« Nous regrettons cependant l'absence de détails sur les critères qui seront appliqués alors que cela fait plus de deux ans que Swiss Re a annoncé l'ambition d'appliquer sa politique sur le charbon aux traités de réassurance. Il ne saurait y avoir de sortie du charbon sans arrêt de son expansion », poursuit Lucie Pinson.

Reclaim Finance appelle Swiss Re à s'engager à exclure les développeurs de nouveaux projets charbon dès l'application de sa politique aux traités de réassurance. « A défaut de pouvoir le faire, nous appelons Swiss Re, SCOR et les autres réassureurs à ne plus signer de contrat de réassurance avec les assureurs qui continuent de couvrir les risques liés à la construction de nouvelles centrales, mines et infrastructures liées au charbon », conclut-elle.

35 % d'intensité carbone

Début mars, le réseau Insure Our Future a écrit à dix des plus grandes compagnies de réassurance du monde, dont Munich Re, Hannover Re, SCOR, Berkshire Hathaway, Lloyd's of London, MAPFRE et Vienna Insurance Group. Il leur a demandé des mesures afin d'exclure le charbon de leurs traités. Swiss Re a annoncé une baisse de 35 % de l'intensité carbone de son portefeuille d'investissement par rapport à son niveau de 2018 d'ici 2025 :

  • AXA et Allianz, également membres de la Net-Zero Asset Owner Alliance ont aussi adopté des cibles de réduction des émissions de CO2 liées à leur portefeuille à l'horizon 2025. Si leurs cibles, respectivement de 20 % et 25 % sont inférieures à celle annoncée par Swiss Re, il est difficile de les comparer étant donné que ces dernières sont en valeur absolue et non pas fondées sur une métrique relative comme l'intensité carbone ;
  • Swiss Re a annoncé vouloir peser sur les entreprises de son portefeuille en les engageant de manière systématique afin de les encourager à adopter une stratégie climat. A l'instar du volet de mesures sur l'assurance, les détails manquent pour évaluer le sérieux de cet engagement ;
  • D'après le Production Gap Report, la production d'hydrocarbures doit baisser de 6 % par an d'ici 2030 et Swiss Re devrait consacrer ses efforts sur les entreprises qui doivent se transformer mais acceptent dès à présent de faire leur transition. Celles qui développent de nouvelles réserves d'énergies fossiles, a fortiori dans les secteurs les plus risqués, et en contradiction avec la recommandation élémentaire des scientifiques sur le climat doivent être immédiatement exclues des portefeuilles.
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