Perspectives financières : les marchés actions

Asset Management - La saison de publication des résultats a soutenu les performances des marchés d’actions ces dernières semaines, aux Etats-Unis, mais également en Europe. Parmi les sociétés américaines qui ont publié leurs résultats au second trimestre, 84% d’entre elles sont effectivement parvenues à surpasser les estimations des BPA (bénéfices par actions) des analystes, soit un nombre plutôt élevé.

Dans le sillage de la vigueur de la croissance de la consommation aux États-Unis au second trimestre, 60% des entreprises font état d’une hausse de leurs chiffres d’affaires supérieure à celle généralement escomptée. Ainsi, les entreprises américaines pourraient avoir mis un terme à la contraction des bénéfices. Il n’est pas surprenant que les investisseurs soient devenus relativement euphoriques. Ce contexte se reflète sur le marché d’actions américain, que nous estimons pour l’heure suracheté. 87% des actions américaines ont dépassé leur moyenne mobile sur 50 jours, laissant ainsi entrevoir à notre avis une éventuelle correction technique au cours des semaines à venir.

Par ailleurs, une fois dissipées les incertitudes entourant le Brexit, les intervenants sur les marchés pourraient s’intéresser aux élections américaines désormais imminentes et au risque de l’avènement d’un président républicain incarné en la personne de M. D. Trump. Par-delà l’Atlantique, les investisseurs ont entretenu des craintes quant la publication des résultats des tests de résistance (stress tests) des banques le 29 juillet et ses incidences sur les titres liés à la finance en général. Ces tests révéleront également l’état des cinq plus grandes banques italiennes, dont certaines devraient nécessiter une recapitalisation. Ainsi l’indice EuroStoxx 50 n’a pas encore atteint son niveau d’avant Brexit.

Les valorisations des actions européennes ne sont pas aussi tendues que celles aux États-Unis. En règle générale, on ne peut que constater que de nombreux investisseurs ont remplacé leurs investissements obligataires par des actions générant des dividendes, qui semble une stratégie risquée à adopter en ces temps de grandes incertitudes tant sur le front politique qu’économique. Ces risques, conjugués à cet excès d’euphorie, nous conduisent à maintenir notre appel à la prudence à l’égard des placements en actions.

Aux États-Unis

Après avoir enregistré une correction de courte durée post-Brexit, l’indice S&P500 a atteint un nouveau point haut historique. La saison de publication des résultats du second trimestre a dynamisé les cours des actions – 60% des entreprises dépassent leurs prévisions de croissance de leurs chiffres d’affaires. Les valorisations sont tendues – le marché d’actions américain semble suracheté.

En Zone euro

Le redressement de l’indice EuroStoxx 50 en cette période de post-Brexit reste à la traîne de ses homologues ; cependant, c’est également celui qui avait enregistré la plus forte correction après le vote. Les indices européens sont confrontés à l’obstacle spécifique des tests de résistance (stress tests) bancaires et à l’éventuelle recapitalisation des banques italiennes. Enfin, les risques politiques continuent de peser sur les performances des actions européennes.

Au Japon

L’annonce de la volonté des pouvoirs publics de dynamiser l’économie à l’aide d’une enveloppe conjointe de mesures budgétaires et monétaires a donné des ailes au Nikkei. Une légère dépréciation du yen a soutenu les performances, notamment des sociétés exportatrices.

Au Royaume-Uni

L’indice FTSE 100 continue de surperformer ses pairs – l’indice a gagné près de 7% depuis le vote du Brexit. Le marché d’actions a bénéficié de la notion selon laquelle des mesures d’assouplissement budgétaires et monétaires seront adoptées pour soutenir l’économie. Mais la forte performance des actions des petites et moyennes entreprises laisse planer le doute, dans la mesure où elles ne profitent guère du fléchissement de la livre sterling.

En Suisse

En cette période de post-Brexit, les investisseurs en actions suisses pourront être soulagés de constater que le franc suisse s’est nettement moins apprécié que l’on ne s’y attendait – la BNS a allégé en partie ces pressions. Le ratio cours-bénéfices a clairement surpassé sa moyenne sur 20 ans, les actions sont chères.