Cette décision confirme que les banques centrales des pays développés sont progressivement en train de s’orienter vers une politique monétaire plus restrictive, à quelques exceptions près comme la Banque du Japon. L’inflation sous-jacente reste faible au Canada à 1,3% en mai, mais la croissance est bien orientée: +3,3% en avril. Le taux de chômage est reparti à la baisse et à 6,5%, il se rapproche de son point bas historique de 2007.
Le commentaire de la Banque du Canada montre que le schéma classique de la politique monétaire reste valable pour elle. Elle estime qu’une partie de la faiblesse récente de l’inflation est temporaire. Les mécanismes économiques classiques du type courbe de Phillips, où la baisse du taux de chômage amène une accélération de l’inflation, restent valides et vont jouer dans les prochains trimestres. Compte tenu des longs délais qui séparent une décision de politique monétaire de son impact sur l’économie, elle estime donc devoir agir en amont. En revanche, une incertitude semble poindre sur le niveau final que les taux doivent atteindre, le fort endettement des ménages ayant augmenté la sensibilité aux taux d’intérêts.